Bruant jaune
Emberiza citrinella
« Le soleil de juillet pèse sur la campagne… C’est l’heure où les oiseaux se cachent, silencieux, à l’ombre des feuillages. Seul, un refrain monotone perce la torpeur estivale, celui du Bruant jaune accroupi sur une branche au sommet d’un jeune chêne. Il était déjà là quand février préparait le printemps, il chante encore au temps des blés mûrs, et sa strophe naïve n’a pas changé. »
Paul GEROUDET (Les passereaux III)
Description du chant
Le chant du Bruant jaune est une phrase simple émise dans une tonalité moyenne, montante avec une cadence lente.
La puissance est moyenne.
On notera les éléments distinctifs suivants : suite de 5-8 notes montantes, note finale détachée trainante et « triste ». On évitera les confusions possibles avec le chant des espèces suivantes : Bruant ortolan, Bruant zizi et Pouillot de Bonelli.
Truc : on pourrait transcrire le chant du bruant jaune de la manière suivante et en faire un secours mnémotechnique « zi-zi-zi-zi-zi-zi-zi …jaune » (XC 270188, Peter Boesman)
Le Bruant jaune chante en général perché en vue, perchoir bas ou moyen.
Attention ! Bien qu’étant souvent la signature du Bruant jaune, la note finale n'est pas systématique ; chez certains individus elle peut être éludée voire doublée (XC 288135, Jack Berteau) … donc bien écouter plusieurs phrases avant de conclure.
Cycles du chant
− Cycle annuel : dès le mois de mars et jusqu’en été ; en mai-juin, c’est le signe d’une nidification probable :
− Cycle journalier : on peut l’entendre dès l’aube mais, amoureux du soleil, le bruant jaune est le chanteur de la seconde partie de matinée, quand les autres se sont tus.
Les cris du Bruant jaune
Le cri de contact est un « tsick » quasi métallique (XC 333547, Tom Wulf) et (XC 326701, Timo S.). Divers autres cris brefs et secs sont également émis (XC 237170, Terje Kolaas et XC 215139 Jarek Matusiak). On notera aussi un cri d’alarme très aigu (XC 245740, Piotr Szczypinski).
Remarques
Ce chant monotone et d’une grande simplicité comprend des variantes individuelles et régionales qui jouent sur le tempo, le timbre et même la structure du chant. Comme il est dit plus haut, il arrive par exemple que la finale soit oubliée, et on rencontre également des bruants jaunes qui redoublent la finale (voir sonogrammes ci-dessous).
Le coin de l’expert
Il peut arriver qu’on soit dérouté par un « bruant zizi/jaune » : on pense au Bruant jaune mais la note finale est absente. Dans ce cas la meilleure chose à faire est d’attendre que l’oiseau nous offre son chant au complet. Dans l’éventualité où il ne prononce pas la finale, on se rappellera des points suivants : généralement le Bruant zizi lance une série de 15 à 25 notes alors que le Bruant jaune se limite à 10-12 notes ; les notes du zizi sont beaucoup plus serrées dans le temps (12-15 notes par seconde contre 7-9 chez le jaune) … mais la « forme lente » du chant du Bruant zizi peut dérouter ! Voir la fiche consacrée à cette espèce.
Ces données n’ont qu’une valeur statistique, mais individuellement il y a toujours l’exception qui complique l’identification : dans le doute on s’abstiendra donc de conclure !
Où écouter le Bruant jaune en Isère ?
− Altitude : l’essentiel des observations se situe entre 500m et 1500m (barycentre altitudinal : 700m), avec un record à 1738m (La Chapelle du Bard, 16 juin 2012) ;
− Milieu : oiseau typique des formations buissonnantes de bordure, on peut entendre le bruant jaune dans les lisières ensoleillées, les haies, les boqueteaux, les taillis, les jeunes plantations ;
− Localisation : on le rencontre facilement en moyenne montagne, où il se cantonne aux versants tournés vers le sud.