Pic noir

Dryocopus martius

« Le grand Pic noir évoque la puissance et le mystère de la forêt profonde ; la plupart du temps invisible, il se dévoile par ses cris et la mitraille de ses tambourinages : c’est un furtif mais un bavard »

Jacques Prévost

Description du chant et des cris

Très grande taille (= corneille) ; les productions sonores sont puissantes, à la hauteur de cette taille imposante.

− Vocales :

o Chant : série de notes (10 à 30, de 3 à 6’’) qui vers la fin vont s’accélérant « kouic, houic, houic, houic, … » (XC 314396, Eetu Paljakka) et (XC 302818, Terje Kolaas) ;

o Cris de vol : série de 2-3 notes formant roulade et émise pendant les phases de déplacement (XC 303365, Jarek Matusiak) ;

o Cris autres : cris d’inquiétude, cris d’excitation (XC 079042, Jacques Prévost) ;

− Tambourinage : le plus long (1.5 à 3.5‘’) et le plus puissant de tous les martellements chez les picidés, il s’entend jusqu’à 2 kms ; il est émis entre partenaires pendant la nidification (XC 313173, Elias A.Ryberg).

Ambiance

Oiseau essentiellement forestier.

Cycle du chant

− Cycle annuel : s’exprime par le chant associé au martellement dès le mois de février ; mais on peut entendre ses cris, posé ou en vol, tout au long de l’année :

− Cycle journalier : pas spécialement matinal, on peut entendre le pic noir à toutes heures du jour.

Remarques

Le Pic noir a connu une progression géographique étonnante en suivant un gradient NE-SW notamment dans les années 70-80.

Mâle et femelle émettent les mêmes productions sonores, mais d’une manière moins forte et fréquente chez la femelle : selon une étude hollandaise 78% des martellements sont le fait du mâle.

Le coin de l’expert

Pour les comparaisons avec les autres picidés on pourra consulter la fiche consacrée au Pic vert

− Chant : il rappelle celui du pic vert mais il est un peu plus lent et surtout plus puissant ; il comporte 20 notes par seconde environ et dure entre ;

− Martellement : le nombre de frappes par martellement semble augmenter au cours de la nidification avec un maximum au début du mois de mars. En moyenne, on compte une trentaine de frappes par tambourinage, étalées sur 2’’ environ ; on note une accélération sur la fin ;

− Cri de vol : les déplacements sont ponctués par des « klu klu klu klu klu » sonores et qui permettent de suivre les déplacements de l’oiseau ;

− Cri d’excitation ou d’inquiétude : c’est une clameur avec une attaque franche et brutale, et qui se termine decrescendo par une note plaintive, d’une durée comprise entre 0.6’’ et 1’’ ; l’oiseau est alors posé.

Où écouter le Pic noir en Isère ?

− Altitude : en milieu forestier, on peut l’entendre à toutes les altitudes dans notre département, cependant sa présence est plus commune en moyenne montagne (barycentre altitudinal : 895m), et notamment là où le hêtre est bien présent ;

− Milieu : c’est un oiseau essentiellement forestier qui recherche les arbres de grande taille pour creuser une loge qui corresponde à sa taille (dans 80% des cas il s’agit du hêtre) ; la présence de fourmilières est nécessaire à sa présence ;

− Localisation : dans les massifs de moyenne montagne (Chartreuse, Vercors), mais aussi dans les forêts des massifs plus élevés (Belledonne, Oisans, Rousses). On peut l’entendre également en Trièves , Matheysine, Chambarans et Ile Crémieu.

Sonogrammes

(Voir la fiche Pic épeiche pour le tambourinage).