Hibou moyen-duc
Asio otus
« Le mâle délimite son territoire par un « hou » assez faible, répété en longues séries espacées de 2 à 8’ secondes. Ce chant monotone et triste ne souffre pas la comparaison avec les variations de la Hulotte ou la pureté de la phrase de la Tengmalm. Il ne porte pas très loin, et l’oiseau se trouve souvent plus près qu’on ne le croit. La femelle au nid émet un cri plaintif, lancinant « hiééé », difficile à transcrire. »
Hugues BAUDVIN « Les rapaces nocturnes » Sang de la Terre, 1991
Description du chant
Les deux sexes ont, en période nuptiale, un répertoire assez riche, mais le reste du temps restent silencieux. En dehors du chant du mâle et des cris des jeunes ces émissions sonores ne portent pas loin.
Le mâle émet un « hou » grave répété à intervalles réguliers (XC 315111, Stein Nilsen) ; ce chant qui porte moyennement, peut s’entendre, par temps calme à 500m, voir 1km si la configuration du terrain est favorable. Il est complété, au cours des parades nuptiales par des claquements de bec et une sorte d’aboiement.
Au cours des vols nuptiaux l’oiseau fait claquer ses ailes (XC 148922, Patrik Aberg)
La femelle répond par une sorte de chuintement nasillard (XC 305965, Rob van Bemmelen)
Cycle du chant
− Cycle annuel : le moyen-duc est sédentaire et se manifeste par le chant surtout en février-mars, parfois dès janvier ; les chants cessent généralement en avril ;
− Cycle journalier : il s’agit d’un oiseau nocturne qui chante dès le crépuscule, cependant il arrive que l’oiseau chante dans la journée.
Les cris du Hibou moyen-duc
Le cri d’alarme en présence des jeunes est une suite de « huit huit huit » ou « ouek ouek ouek » (XC 278797, Ilkka Heiskanen, XC 56318, Roef Mulder et XC 140797, Ed MacKerrow).
On retiendra également un cri d’excitation assez identique (XC 120520, Patrick Franke)
Remarques
On localise le discret moyen-duc par le chant du mâle mais c’est souvent par les cris des jeunes au nid (ou proches du nid) qu’on aura connaissance de la présence de l’espèce en un lieu donné : en effet, les poussins quémandent la nourriture en continu dès la tombée du jour, et poussent des « piiieh » déchirants (XC 297623).
Le coin de l’expert
La tonalité du chant est comprise entre 300 et 450 Hz
Sur une séquence de 4’ enregistrée en Norvège (XC 312420, Jens KIRKEBY) début avril 2016 on note que le chant « hou » a été répété 80 fois, soit toutes les 3’’ ; le « hou » dure 0.3’’ (voir sonogramme ci-dessous).
Une autre séquence enregistrée en Suède le 24 mars 2014 (XC 196997, Patrik ABERG) donne les informations suivantes : 51 « hou » en 115’’, soit toutes les 2.25’’ (1.9/4.3), chaque vocalisation durant entre 0.35 et 04’’.
En Russie, Ukolov ILYA enregistre un mâle chanteur le 12 mars 2016 à 21h30 et sur une minute 20 « hou » soit un toutes les 3’’, la durée de chaque émission sonore est la même
Où écouter le Hibou moyen-duc en Isère ?
− Altitude : observé dans le Trièves, à 1892m d’altitude, un 16 août 2000, ce qui constitue un record pour le département de l’Isère, les 2/3 des observations étant faites sous la cote 750 (barycentre altitudinal : 590m) ;
− Milieu : le moyen-duc recherche les milieux semi-ouverts, du bocage au parc urbain, et de la plaine à l’étage montagnard pourvu qu’il trouve de grandes haies ou des bouquets d’arbres ; il marque une préférence pour les conifères ;
− Localisation : les coteaux qui encadrent le nord de la plaine de Bièvre.