Pipit spioncelle

Anthus spinoletta

« C’est le vol nuptial associé à un chant tonique qui s’impose pour identifier cette espèce si évocatrice du monde de l’Alpe : le Spioncelle s’élève de la pelouse dans une litanie qui s’accélère progressivement, monte en puissance avec l’oiseau, et l’accompagne dans sa descente, amortie par les ailes et la queue déployées ; la strophe s’étire alors, ralentit puis s’arrête. »

Philippe LEBRETON (Les oiseaux de Vanoise, 1998)

Description du chant

Il s’agit d’un chant type « pipit » mais sans les « tia tia tia » du Pipit des arbres ; de surcroit le chant est plus fin et attaque plus franche, la tonalité aiguë et la puissance assez forte.

Ce chant est long : longue phrase d’une note répétée, peu modulée avec des accélérations et des ralentis (XC 181342, Michele Peron) et (XC 136183, Jarek Matusiak).

On peut décomposer le chant en 3 ou 4 parties durant le vol :

− Répétition de tit tit tit durant la montée ;

− Puis répétition accélérée ;

− Crescendo d'une ou deux notes durant la descente ;

− Une répétition très rapide à l’atterrissage.

Le Pipit spioncelle est un oiseau assez démonstratif qui fréquente les alpages, les milieux ouverts entre la limite des arbres et la neige.

Cycle du chant

− Cycle annuel : les oiseaux nicheurs, donc chanteurs, sont présents d’avril à juin :

− Cycle journalier : matinal.

Les cris du Pipit spioncelle

Le cri de contact est un « tsuit » perçant et légèrement éraillé que l’oiseau lance régulièrement, en vol notamment (XC 281356, Peter Boesman)

En danger, le Pipit spioncelle émet un « sip » simple ou double, voire une série de « tsi tsi tsi tsi tsi » (XC 296241, Marco Dragonetti).

Remarques

Le Pipit spioncelle fait partie des espèces communément parasitées par le Coucou gris.

Le coin de l’expert

Le chant complet de l’oiseau est long et peut durer une vingtaine de secondes, voire plus. On peut y dénombrer une centaine des notes réparties en 3 ou 4 morceaux où le rythme peut varier de 2 à 3 notes par seconde jusqu’à 8 notes par seconde.

Où écouter le Pipit spioncelle en Isère ?

− Altitude : à la belle saison, la majorité des oiseaux est notée entre 1600 et 2100m (barycentre : 1850m), avec un record à 2536m, un 16 juillet 2004, au-dessus de l’Alpe d’Huez ;

− Les hivernants sont notés en plaine, souvent près de l’eau, en dortoir dans les roselières (barycentre : 320m) ;

− Milieu : pelouses d’altitude, prairies pâturées, éboulis ;

− Localisation : au printemps et en été, l’espèce est bien présente dans les pelouses du Charmant Som (1700m) en Chartreuse, mais on peut la trouver facilement dans tous les massifs montagneux de l’Isère pour peu qu’on s’élève aux bonnes altitudes.

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