Grive draine

Turdus viscivorus

« Le chant de cette grive s’apparente à celui du Merle noir par ses qualités sonores et mélodieuses ; on l’identifie à son débit plus rapide et haché, à ses motifs simples, dont la répétition fréquente peut paraître monotone, et surtout à sa tonalité élevée qui nous suggère un joyeux optimisme… »

Paul GEROUDET « Les passereaux d’Europe » Delachaux et Niestlé ed.

Description du chant

Il s’agit d’une phrase simple, flûtée et sonore, constituée de 3 à 6 notes, répétée lentement et régulièrement sur une tonalité monotone (XC 104490, Timo S.). Il y a de la puissance dans ce chant et il porte loin.

On en retiendra sa monotonie, son rythme régulier et stable, son manque d’improvisation, en évitant de le confondre avec celui du Merle noir plus « musical » dans sa créativité.

L’oiseau chante perché en hauteur dans de grands arbres.

Cycles du chant

− Cycle annuel : chante très précocement, c’est-à-dire dès janvier voire en décembre ; il peut arriver qu’on l’entende en dehors de ces mois :

− Cycle du chant annuel

− Cycle journalier : parmi les premiers oiseaux à se manifester le matin.

Les cris de la Grive draine

Le cri de contact, sec et roulé « dr’r’r’r’ » est caractéristique de l’espèce : c’est une signature (XC 218119, Gunnar Fernqvist).

En vol, elle lance un « trirrr » plus grêle (XC 298660, Jose Carlos Sires).

En cas de conflit inter-individuel, ces cris prennent du volume et de l’intensité, tout empreints d’agressivité (XC 197193, Frank Holzapfel).

Et comme Merle noir et autres Grives, la Draine pousse un « tsiii » très fin et aigu dans les situations d’inquiétude.

Remarques

Même si le chant de la draine rappelle parfois celui du merle noir, plus inventif, on retiendra le ton monotone un peu triste (quoiqu’en dise Paul Géroudet) de la grive, et l’absence de sons grinçants en fin de phrase ; les pauses sont également plus courtes que chez le merle.

Attention ! L’étourneau sansonnet imite parfois la grive draine.

Le coin de l’expert

Le rythme de chant est de 14 à 21 phrases par minute, avec 1.36’’ en moyenne par phrase et 2.25’’

pour les intervalles (études anglaises).

Enregistrements personnels

1) 15 à 20 phrases par minute, chaque phrase durant environ de 1’’ à 1.5’’avec des intervalles de 2.7’’ (2-4) ;

2) Pour un autre individu : 40 strophes en 3’30’’ (11.5 strophes par minute) soit une strophe toutes les 5’’ environ mais avec des intervalles entre strophes allant de 1.3’’ à 14.25’’ (m = 3.43’’), les strophes durant en moyenne 2secondes (0.7’’/4’’).

La plage des tonalités s’étend entre 1.8 et 4.5 kHz (données personnelles)

Certains auteurs avancent l’idée que les oiseaux du nord chantent « plus haut » que ceux du sud dans l’aire de répartition de l’espèce.

Où écouter la Grive draine en Isère ?

− Altitude : les deux tiers des observations sont effectués en plaine sous la cote 1000, ce qui n’empêche pas la Grive draine de bien se tenir en montagne et notamment aux limites supérieures de la forêt. Une draine a été observée le 29 août 1978 sur les pentes du Taillefer à 2638m d’altitude (barycentre altitudinal : 850m) ;

− Milieu : milieux forestiers, bocages, haies, parcs et vergers ;

− Localisation : un peu partout dans le département pourvu qu’il y ait des arbres.

Sonogrammes