Loriot d’Europe

Oriolus oriolus

« Au mois de mai, lorsque les arbres commencent à se couvrir de feuilles, les premiers sifflement clairs et sonores du Loriot retentissent, surpassant de leur éclat tous les chants de la forêt. L’oiseau est souvent difficile à voir car il ne quitte guère les hautes frondaisons. Mais lorsqu’on parvient par chance à le surprendre, on est ébloui par la splendeur de sa livrée, où s’allient l’or et le jais. »

Anonyme (Guide des oiseaux, Reader’s digest)

Description du chant

Le Loriot produit un magnifique et incomparable chant flûté « Didelio … didlio », et l’identification en est rendu facile. On peut imiter son chant assez facilement en sifflant, et l’oiseau répond comme dans un dialogue : pratique amusante certes, mais à éviter !

Nous sommes en présence d’une phrase sifflée, courte et peu improvisée ; la tonalité en est plutôt grave, voire « humaine » sur une cadence lente, la puissance est forte et le chant porte loin (XC 078923, Jacques Prévost).

On retiendra les phrases courtes de 3-6 notes, très chantantes, avec souvent la dernière note montante, et avec parfois des motifs grinçants « ouin-in-in » (XC 242028, Karoly) intercalés entre les phrases.

L’oiseau chante, caché haut dans les grands arbres, il est quasi invisible.

Cycles du chant

− Cycle annuel : grand voyageur, le Loriot s’annonce par son chant dès la fin avril. La moyenne des premiers migrateurs contactés par les observateurs est le 22 avril, avec une date précoce le 12 avril 2010. On peut l’entendre jusqu’en juillet :

− Cycle journalier : plutôt matinal, le Loriot chante un peu avant le lever du soleil, et tout au long de la journée.

Les cris du Loriot d’Europe

Autant le chant est mélodieux, autant les cris sont discordants ! C’est une sorte de grincement nasillard qui fait un peu penser aux cris du Geai des chênes « Vrieeehk » (XC 078922, Jacques Prévost). Quand l’oiseau est très excité on peut surprendre un « ghighighighighi » très « faucon »

Remarques

Les mâles arrivent les premiers sur les lieux de nidification, une semaine environ avant les femelles. Leur arrivée coïncide avec la pousse des feuilles où ils vont trouver refuge, et se montrer quasi-invisibles. Le gros du passage a lieu début mai mais il se prolonge jusqu’en début juin, les derniers oiseaux étant sans doute des jeunes oiseaux non-nicheurs (âgés d’un an).

La femelle s’exprime également par la voix mais ce « chant » est strident et moins pur.

On peut également entendre chez le mâle un surprenant cri grinçant qui est à l’opposé de la musicalité du chant nuptial.

Le coin de l’expert

Notre loriot est le seul représentant de la famille des oriolidés à se reproduire en Europe et il ne reste parmi nous que le temps de se reproduire, soit environ trois mois.

Où écouter le Loriot d’Europe en Isère ?

− Altitude : espèce dont la présence se limite aux vallées (barycentre altitudinal : 320m) ; quelques observations étonnantes en altitude comme cet oiseau observé sur la commune de Chichilianne à 1239m un 19 juin 2012 ;

− Milieu : forêts et boisements clairsemés de feuillus, peupleraies, haies de bocage, avec une nette préférence pour la proximité de zones humides ;

− Localisation : on peut aller écouter le joli chant du Loriot dans les ENS de la vallée de l’Isère, entre Voreppe et L’Albenc, ou bien dans la réserve des Iles du Drac à Vif.

Sonogrammes