Pic épeiche

Dendrocopos major

« Dès les premiers beaux jours de février, les branches mortes reprennent vie sous les puissantes salves des pics épeiches qui se répondent par arbre interposé. Démontrant leur qualité de foreur en utilisant la qualité acoustique du bois, le tambourinage a complètement remplacé le chant … »

Lionel MAUMARY (Les oiseaux de SUISSE, 2003)

Description du chant et des cris

Le Pic épeiche propose deux signaux sonores très différents :

− Les cris aigus et vigoureux plus ou moins rapides selon son état d’excitation

o Cris de poursuites entre mâle et femelle « kikikikikikikiki … » (XC 079043, Jacques Prévost) ;

o Cris d’agressivité de tonalité « enrouée » et pouvant se transcrire ainsi « tretretretre… » ;

o On notera également le « kik » faisant penser à une cisaille qu’on referme brusquement ; on entend ce cri tout au long de l’année (XC 080302, Jacques Prévost) ;

− Le tambourinage sur les arbres peut être considéré comme le chant du Pic épeiche, dans la mesure où il est la marque du territoire de l’oiseau (XC 156178, Jack Berteau).

Les jeunes au nid ne cessent de lancer leurs séries de cris aigus (XC 079044, Jacques Prévost).

Cycle du chant

− Cycle annuel : Les manifestations sonores, territoriales, débutent dès décembre. Le tambourinage, va s’intensifier jusqu’en mars pour décroître progressivement et devenir épisodique :

− Cycle journalier : le chant et le tambourinage peuvent être entendus tout au long de la journée, mais le pic épeiche est peu matinal et on ne l’entend pas avant le lever du soleil.

Remarques

La femelle comme le mâle utilise le martellement pour s’exprimer.

En janvier-février, avant que les échanges ne prennent une réelle coloration nuptiale, les deux partenaires montrent un comportement d’agressivité réciproque comparable à des joutes territoriales entre mâles concurrents : poursuites dans les arbres avec queues étalées montrant le rouge vif des plumes, cris aigus d’excitation. En mars, les couples se forment réellement et les échanges sonores prennent alors un caractère plus apaisé.

Le coin de l’expert

Données personnelles sur le tambourinage : 8 à 15 frappes (extrêmes 3-18) avec une accélération finale. La durée du tambourinage est comprise entre 0.5 et 0.8’’.

Il est intéressant de comparer avec deux autres picidés qu’on rencontre assez régulièrement dans le département : le pic épeichette et le pic noir.

− Pic épeichette : le tambourinage est plus long (1.5’’), comporte plus de frappes (26+/-6) et présente un caractère de stabilité (pas d’accélération) ; d’autre part, les pauses entre tambourinages sont courtes chez l’épeichette, beaucoup plus longues chez l’épeiche ;

Pic noir : le martellement est puissant, très sonore ; il est beaucoup plus long (1.5 à 3.5’’) et comporte jusqu’à 30 frappes et plus.

Où écouter le Pic épeiche en Isère ?

− Altitude : commun en plaine (barycentre : 450m), on le contacte aussi en montagne tant qu’il y a des arbres (1787m à Chamrousse, 17 avril 2011) ;

− Habitat : On le rencontre dans tous les milieux arborés, même dans les parcs urbains à la seule condition qu’il y trouve un vieil arbre où creuser le trou qui abritera sa nichée ;

− Localisation : commun en Isère

Sonogrammes

Ci-dessous trois sonogrammes pour comparer les tambourinages des pics épeiche, épeichette et noir.