Pipit des arbres
Anthus trivialis
« … Partout il chante, à gorge déployée, semblant exprimer par ses roulades et ses trilles, par son vol nuptial auquel il se donne tout entier, l’ardeur même d’un printemps toujours neuf. »
Paul GEROUDET (Les Passereaux d’Europe I, II et III)
Description du chant
Il s’agit d’une phrase complexe, moyennement aiguë, peu modulée sauf au final ; la cadence est rapide et la puissance est forte (XC 156390, Jack Berteau)
Le chant est souvent émis en vol avec descente « en parachute » et le final est caractéristique sous la forme « tia – tia- tia » (XC 270122, Peter Boesman)
L’oiseau commence généralement son chant depuis un perchoir, souvent la cime d’un arbre, puis il s’élance vers le ciel et égrène sa musique jusqu’au final évoqué ci-dessus.
Cycle du chant
− Cycle annuel : le Pipit des arbres est un migrateur transsaharien et le début des chants, à l’arrivée de migration, prend effet fin mars début avril ; ils deviennent plus rares à mi-juillet et dès le début du mois d’août, la migration postnuptiale commence :
− Cycle journalier : chanteur matinal, il commence son activité avant le lever du soleil.
Les cris du Pipit des arbres
Le Pipit des arbres se distingue des autres pipits par ses cris ; en migration on entend souvent un « psiee » impur et aigu (XC 281339, Peter Boesman).
Inquiet, il lance un cri bref et doux « tsit » (XC 281337, Peter Boesman) ; en présence d’un prédateur terrestre qui approche du nid, il émet des séries de « si si si … » aigus, doux et durables.
Remarque
Le comportement de l’oiseau est intéressant à noter dans la phase du chant nuptial : l'oiseau prend son envol d'un perchoir élevé, souvent d'un grand arbre, monte en ligne oblique et, en un long crescendo, émet une note répétitive ; puis les pattes pendantes, la queue relevée, les ailes entrouvertes et tenues hautes, il revient en parachute, toujours chantant, à son point de départ. Il se posera en un final vocal très caractéristique se traduisant par un 'ti.a-ti.a-ti.a-ti.a' très prononcé, de plus en plus étiré.
Le coin de l’expert
Le chant complet est généralement composé de 4 parties et alors la durée du chant peut atteindre 15-20’’.
Souvent l’oiseau reste au sommet de son perchoir et lance des « chants partiels » qui sont des raccourcis ou des condensés du chant complet : des enregistrements sur des oiseaux de Chartreuse montrent que ces amorces de chants ont une durée moyenne de 4’’ (extrêmes : 2.7’’ et 6.1’’) avec des temps de pause entre chants de 7’’ (extrêmes 6’’ et 10’’)
Où écouter le Pipit des arbres en Isère ?
− Altitude : en Isère, ce pipit a une répartition « bimodale » et peut être rencontré en plaine comme en montagne, mais c’est surtout en altitude qu’on le contacte (barycentre altitudinal en zone montagne : 1260m) : il semble disparaître peu à peu de la plaine par manque de prairies répondant à ses exigences écologiques ;
− Milieu : il a besoin de l’arbre comme poste de guet et de chant mais aussi de la prairie pour y trouver sa nourriture ; on va donc le rencontrer en lisière des bois et dans les zones de bocage ;
− Localisation : en montagne on va l’entendre dans cette « zone de combat » où la forêt vient buter sur les pelouses d’altitude. On l’entendra facilement au bout de la route qui mène au Charmant Som, près de l’Oratoire. Ailleurs, en Isle Crémieu par exemple.