Merle noir
Turdus merula
« Disparaisse l’homme, disparaisse l’homme aboli par ses sottises, et les fêtes du renouveau n’en seront pas moins solennelles, célébrées par la fanfare du merle »
Jean-Henri FABRE (Souvenirs entomologiques, 1880)
Description du chant
Le merle noir chante d’une voix calme et forte et son chant est constitué de phrases sifflées improvisées, riches de motifs variés, dans une tonalité plutôt grave ; la puissance de ce chant est forte et porte loin.
On retiendra les sifflements « humains » pour leur tonalité, leur timbre et leur mélodie ; la pureté et la musicalité du chant sont souvent « appauvries » par une finale grinçante, rauque et peu sonore (XC 253295, Cédric Mroczko)
Une confusion est possible avec le chant de la Grive draine mais qui est cependant bien plus pauvre.
Le plus souvent, le merle chante perché, soit haut dans un arbre, soit sur le toit (cheminée, antenne TV) d’une maison.
Cycle du chant
Cycle annuel : la période de chant la plus importante va de mi-février à mi-juillet, mais on peut entendre des merles plus tôt dans l’année, voire en toute saison :
Cycle journalier : attaquant sa journée très tôt le matin, le merle chante alors qu’il fait encore nuit.
Les cris du Merle noir
Le merle s’exprime beaucoup par ses cris et il y met beaucoup de nuance. Les « tiouc .. tchjouk » (XC 330959, Lars Lachman) marquant l’inquiétude peuvent être plus ou moins étouffés selon l’état de nervosité de l’oiseau.
Surpris il lance des « tchouk tchouk atchitchitchitchtchoui » éperdus (XC 315519, Cédric Mroczko).
Le jour baissant, les merles noirs font preuve d’agitation et ponctuent leurs rondes de « tic tic tictictictictic » nerveux (XC 312424, Cédric Mroczko).
Le passage d’un prédateur venu du ciel déclenche un « ssiiihhh » très aigu (XC 304990, Timo S.) qui sonne l’alarme
Les déplacements aériens et nocturnes s’accompagnent de cris de contact « ssrrih » ou « dsiirh » (XC 277802, Eetu Palkakka).
Remarques
La richesse du chant semble corrélée à la densité de mâles, donc à la compétition. En ville, où ils sont nombreux, il semble que les merles soient plus créatifs qu’en milieu rural.
Infatigable, le merle noir assure ses prestations vocales tout au long du jour.
Le coin de l’expert
Les phrases durent en moyenne de 2 à 4 secondes, exceptionnellement 8’’.
Des enregistrements personnels donnent les résultats suivants :
La tonalité s’étend de 1.5 à 4 kHz, fréquences également données par des études anglaises ;
Les phrases ont une durée moyenne de 3’’ (1.4-5.5) ;
Les pauses sont de durée plus variable (m=4.5’’ mais de 1 à 10’’).
Où écouter le Merle noir en Isère ?
Altitude : un chanteur a été noté le 15 juin 2013 au-dessus de l’Alpe d’Huez à 2278m. Le merle noir est présent en plaine comme en montagne avec une fréquence moindre quand on s’élève (barycentre altitudinal : 500m) ;
Milieu : c’est une espèce qui s’accommode de tous types de milieux, parcs et jardins, boisements avec sous-étage plus ou moins dense ; on l’entend chanter à la ville comme à la campagne ;
Localisation : partout en Isère.