Roitelet huppé
Regulus regulus
« Une boule de plumes de 5g sans cesse en mouvement dans le sombre feuillage d’un épicéa, et quelques notes bredouillées à la va-vite dans des tonalités sur-aigues, inlassablement relancées … le Roitelet huppé installe son territoire. »
Jacques Prévost
Description du chant
Type : il s’agit d’une phrase complexe qu’on peut décomposer en 3 parties, sachant que les parties 1 et 2 peuvent manquer.
− Une introduction formée de quelques notes très serrées ;
− Un motif répété plusieurs fois (3-6 fois voire plus) ;
− Une fioriture finale de forme variable.
La tonalité est très aiguë et la puissance est faible, le chant porte peu. Il est émis à une cadence moyenne ; le rythme est régulier (XC 078957, Jacques Prévost)
Attention à ne pas le confondre avec le Roitelet à triple bandeau, cependant ce dernier chante plus fort mais avec une mélodie plus pauvre
Comme un pouillot, le Roitelet huppé est toujours en mouvement dans les feuilles. C’est un tout petit oiseau difficile à observer.
Cycle du chant
− Cycle annuel : on peut l’entendre presque toute l’année sauf en été, mais les chanteurs sont particulièrement actifs entre février et mai :
− Cycle journalier : c’est un matinal qui chante un peu avant le lever du soleil.
Les cris du Roitelet huppé
Ce sont la plupart du temps des cris fins, très aigus et fort discrets « szri szri szii szii » (XC 296797, Luthi Thomas) : ils sont souvent émis en groupe, et forment ainsi un fond sonore assez continu, dans la mesure où les oiseaux sont sans cesse en recherche de nourriture, utilisant ces cris comme mode de contact.
On note également un « tsit » suraigu, en guise d’alarme (XC 276955, Eetu Paljak).
Remarques
Les chants des deux roitelets par leur tonalité très aiguë, à la limite de l’audible, ainsi que le timbre, peuvent prêter à confusion, pour les différencier on retiendra donc :
− Le triple-bandeau chante plus fort que le huppé mais ce critère n’est pas toujours discriminant dans la nature ;
− La mélodie du huppé est plus riche : le petit motif en début de chant qui fait penser à une roue qui grince et hésite à tourner ;
− C’est donc surtout sur cette structure rythmique qu’on ira chercher l’identification.
Le coin de l’expert
La lecture d’enregistrements personnels donne les indications suivantes :
− Durée du chant : selon les individus de 2.4’’ à 3.3’’ (extrêmes : 1.6’’ et 4.3’’) ;
− Durée des pauses dans une même séquence : entre 4’’ et 5.5’’ (extrêmes : 2’’ et 8’’) ;
− Tonalité : 8000 Hz (entre 6000 et 10000 Hz).
Où écouter le Roitelet huppé en Isère ?
− Altitude : une observation de chanteur au-dessus d’Allevard à 1984m, un 20 juin 2011, c’est un record pour l’Isère ; la plupart des oiseaux chanteurs sont observés entre 800 et 2000m (barycentre altitudinal : 1020m) ;
− Milieu : fréquente essentiellement le milieu forestier avec un penchant pour les conifères parsemés de lichens, et les épicéas en particulier ;
− Localisation : bien présent dans les forêts de moyenne montagne (Belledonne, Vercors et Chartreuse entre autres).