Sittelle torchepot

Sitta europaea

« Au printemps le mâle a un chant ou cri d’amour, guiric guiric, qu’il répète souvent ; c’est ainsi qu’il rappelle la femelle ; celle-ci se fait rappeler, dit-on, fort longtemps avant de venir, mais enfin elle se rend aux empressements du mâle, et tous deux travaillent à l’arrangement du nid …Outre les différents cris et le bruit qu’elle fait en battant l’écorce, la sitelle fait encore, en mettant son bec dans une fente, produire un autre son très singulier, comme si elle faisait éclater l’arbre en deux et si fort qu’il se fait entendre à cent toises. »

Georges-Louis Leclerc, comte de BUFFON

Description du chant

On retiendra avant toute chose que la sittelle s’exprime tout au long de l’année et de manière fort audible, en productions sonores diverses et variées. Le chant du mâle est une série uniforme de notes fortes de structure simple et qui se présente sous la forme de trois variantes :

− Une série rapide de notes ascendantes (XC 312558, Cédric Mroczko) ;

− Une série lente de sifflets descendants (XC 309989, Piotr Szczypinski) ;

− Une série très rapide qui forme un trille (XC 310154, Izabela Dluzyk).

Dans les trois formes la fréquence se situe entre 3.5 et 4 kHz, ce qui rend le chant facilement imitable par l’homme (dans la forme lente). Le chant lent sifflé est habituellement constitué de 3 à 6 notes alors que le trille rapide peut utiliser plus de 30 notes successives.

Cycle du chant

− Cycle annuel : le chant est surtout émis en mars-avril et décline ensuite pour s’éteindre en juillet :

− Cycle journalier : peu matinale la Sittelle chante beaucoup dans la journée.

Les cris de la Sittelle torchepot

Vocabulaire étendu : 13 productions sonores différentes décrites

Les productions sonores autres que le chant du mâle sont produites également par les femelles

Cris d’excitation : courts et métalliques « twit », très fort et spécifique (parfois décrit comme ressemblant à une pierre heurtant une pente de glace). C’est l’appel le plus commun, le plus connu et il est entendu tout au long de l’année ; selon le degré d’excitation de l’oiseau le tempo est variable (XC 281687, Peter Boesman)

Des cris de contact entre individus font penser à des cris de contact de mésanges mais nettement plus fort (XC 267458, Timo S.) ; ces cris, à l’approche de la saison de reproduction, ont pour vocation de renforcer les liens à l’intérieur du couple de sittelles. Il existe également des cris d’accouplement, des cris de conflit, des cris d’alarme (XC 304665 et XC 304666, Nicolay Sariev) et des cris de détresse.

Remarques

Les cris habituels de la Sittelle torchepot font penser au rythme des touches d’une vieille machine à écrire utilisée par quelqu’un qui ne sait pas taper et frappe en hésitant.

Le coin de l’expert

Sur une séquence enregistrée en mars (vallée de l’Isère) la sittelle produit 10 séries de notes en 50’’, chaque série contenant entre 8 et 11 notes (m=9) avec une durée de 1.35’’ en moyenne. Les séries sont séparées par de courtes pauses de 3.3’’ en moyenne (2.5’’/4.4’’).

Où écouter la Sittelle torchepot en Isère ?

− Altitude : plus de 75% des observations sont faites au-dessous de la cote 1000m (barycentre altitudinal : 550m) ;

− Milieu : La Sittelle torchepot se rencontre dans les forêts de feuillus et mixtes ou dans les parcs et jardins avec de vieux arbres ;

− Localisation : partout en Isère où il y a de grands arbres.

Sonogrammes