Pouillot siffleur
Phylloscopus sibilatrix
« Effacé par les frondaisons, visiteur de la canopée, le pouillot siffleur échappe à l’oeil, et seuls ses mouvements vifs peuvent le trahir à l’observateur vigilant, mais c’est finalement le chant sibilant ou en cascade qui confirme sa présence.»
Anonyme
Description du chant
Il existe deux formes de chant chez cette espèce.
1) La plupart du temps l’oiseau propose un chant en trois parties : quelques notes détachées tout d’abord puis une brusque accélération en trille, et quelques notes enfin qui rappellent le début, le tout se déroulant sur 3 à 4’’, cette dernière partie étant le plus souvent escamotée. La tonalité est montante et la puissance est moyenne, mais porte plutôt bien en forêt (XC 079033, Jacques Prévost) ;
2) Parfois apparaît une autre forme de chant constitué de notes flûtées plus traînantes « tiu tiu tiu tiu », et qui s’intercale alors dans le chant plus classique (XC 332133, Beatrix Saadi-Varchmin).
Comme les autres pouillots, le Siffleur chante caché dans le feuillage.
Cycles du chant
− Cycle annuel : le Pouillot siffleur revient d’Afrique en avril. (M=16 avril +/- 6jours, avec une date précoce le 7 avril 2009)
− Cycle journalier : pas franchement matinal, il commence à chanter seulement quand le soleil se lève.
Les cris du Pouillot siffleur
Le cri de contact est un « zip » incisif
S’il est inquiet l’oiseau émet un « tiu » flûté avec une couleur mélancolique (XC 316942, Alain Malengreau).
Remarques
La présence et la densité de cet oiseau en région Rhône-Alpes sont sujettes à des variations importantes et pour lesquelles on n’a pas d’explication satisfaisante.
Les mâles, qui arrivent les premiers, chantent activement dès leur arrivée ; dès que le couple est formé et que le nid s’ébauche le chant devient plus discret, et notamment dans la durée des strophes qui diminue de moitié.
Le coin de l’expert
Dans une séquence de chant l’oiseau lance sa strophe habituelle 6 à 7 fois par minute.
Le chant habituel, avec ses 3 parties (2) dure entre 3 et 4’’.
Sur des enregistrements personnels, la durée moyenne est de 3.5’’ (3.0 et 4.2) :
− Partie 1 : 10 à 15 notes (7-8 notes par seconde) ;
− Partie 2 : 18 à 30 notes (17-18 notes par seconde)
− Partie 3 : quand elle existe, de 2 à 5 notes (8-9 notes par seconde) ;
Dans une même strophe, les durées des parties 1 et 2 sont comparables (1.7’’ et 1.3’’), alors que la partie 3 (quand elle existe) est nettement plus courte (0.33’’).
Voir sonogramme ci-dessous.
Où écouter le Pouillot siffleur en Isère ?
− Altitude : espèce plutôt notée en plaine, plus de 80% des observations sont faites sous la barre des 1000m (barycentre altitudinal : 830m) ; à noter quelques observations de chanteurs en forêt de montagne (Chartreuse, Vercors, Belledonne, Beaumont, Oisans) avec un record à 1617m le 21 mai 2012 (Clavans-en-Haut-Oisans) ;
− Milieu : nette préférence pour les sous-bois ombreux comme les hêtraies et chênaies au sous-bois peu fourni ; il s’active dans les branches basses des grands arbres ;
− Localisation : espèce rare en Isère, dernières reproductions avérées en 2009 et 2010 (Belledonne et Matheysine).