Étourneau sansonnet
Sturnus vulgaris
« L’inénarrable bavard est là … toujours aussi exubérant de la voix et du geste, il nous divertit comme un pitre de foire jouant de tous les instruments, et imitateur de surcroit. Ah ! qu’il fait plaisir, ce joyeux drille, avec la gaité truculente de son ramage ! »
Paul Géroudet (Les passereaux, vol. III)
Description du chant
Avec l’Etourneau sansonnet nous avons affaire à un chant qui résiste à l’analyse rigoureuse ; cet oiseau nous égare par la diversité de ses productions et leur imprévisibilité : c’est un pot-pourri de sons divers, sifflements, caquètements, trilles, crécelle, agencés (semble-t-il) à la « va-comme-j’te pousse » avec des dominantes rauques et grinçantes , mais aussi de jolies cascades flutées, des imitations et des improvisations, le tout accompagné de battements d’ailes frénétiques et de gonflement du plumage.
En période de nidification, le mâle chanteur se tient préférentiellement près du nid.
Cycle du chant
− Cycle annuel : les premiers chants se font entendre dès février et parfois même en janvier. Mais on peut identifier des productions vocales se rapprochant du chant tout au long de l’année, que l’oiseau soit seul ou en bandes ;
− Cycle journalier : peu matinal, il attaque son concert avec le lever du soleil.
Remarques
C’est vraiment le passereau du collectif et les bandes innombrables qui surgissent au dortoir en automne et hiver donnent un joyeux tintamarre qui dure jusqu’à la nuit. Cette propension au
côtoiement des congénères s’affirme jusqu’en période de reproduction où il n’est pas rare de voir les oiseaux se retrouver en nombre pour s’alimenter dans une pâture auprès des bêtes.
Le coin de l’expert
En gros le répertoire de l’étourneau comprend 3 catégories
− Classe I : sifflements qu’on retrouve chez tous les étourneaux du Monde ; sons clairs et simples, faciles à identifier ;
− Classe II : des sons qui le caractérisent au sein de la colonie, ce peut être des sons de l’environnement ; ça permet d’identifier, dans la colonie, les différents individus ;
− Classe III : On trouve également les gazouillis, souvent émis à bas bruit et qui sont utilisés dans les échanges interindividuels, à courte distance, entre partenaires sexuels par ex.
Il existe des variations dialectales chez l’Etourneau sansonnet : selon les lieux de vie des oiseaux il y a des variations subtiles dans les sifflements ; et on retrouve dans les dortoirs des oiseaux qui se regroupent en fonction de leur origine géographique en s’appuyant sur l’originalité de leur dialecte, sorte de « mot de passe social »
Voir Hausberger - http://www.college-de-france.fr/site/colloque-2008/symposium-2008-10-17-09h00.htm
Où écouter l’Etourneau sansonnet en Isère ?
− Altitude : espèce préférentiellement liée aux milieux de plaine (barycentre = 380 m).
− Milieu : tous milieux, apprécie le péri-urbain, occupe les vallées alpines, le bocage et les zones de culture intensive pour peu qu’il y ait quelques arbres ;
− Localisation : tous milieux généralement sous la barre altitudinale de 500m.