Fauvette babillarde

Sylvia curruca

« … ce mur est un monde vivant, hanté de frémissements, de frôlements, peuplé de nids, bourdonnant d’insectes, exultant de chants d’oiseaux. Par-delà, dans les acacias du talus, la fauvette babillarde égrène sa sautillante ariette. »

Maurice GENEVOIX (Tendre bestiaire, 1969)

Description du chant

Le chant de la Babillarde est un babil court avec un motif final typique qui en est la signature.

La tonalité est moyenne, la cadence assez rapide et la puissance moyenne, mais elle porte bien.

On notera tout particulièrement le motif final « rru-tu-tu-tu-tu-tu-tu » rapide (variable) très typique (XC 046574 et XC 046576, Jacques Prévost)

La Babillarde fréquente les haies et les buissons ; en mouvement perpétuel, elle se montre moins que la Fauvette grisette. Dans le département de l’Isère elle fréquente préférentiellement les zones de montagne, mais on la trouve aussi dans l’Ile Crémieu.

Cycles du chant

− Cycle annuel :la Babillarde est une grande migratrice et les premiers oiseaux sont contactés en Isère à la fin du mois d’avril, mais chanteur ne veut pas forcément dire reproducteur cantonné : on attendra au moins la mi-mai pour confirmer un cantonnement :

− Cycle journalier : chante avec le lever du soleil, et le chant peut être entendu à toute heure du jour.

Les cris de la Fauvette babillarde

Le cri de contact est un « tsèt » calme et sec (XC 281535, Peter Boesman). En situation d’alarme, la Babillarde lance des séries de « tsek tsek tsek … » qui vont s’accélérant avec l’inquiétude croissante, mais dans un registre plus doux que chez la Fauvette à tête noire (XC 316082, Ashley Saunders) ; dans des phases de grande excitation (colère par ex) les cris s’accélèrent en rafales de « zrezrezrezrezrezre » éraillés et rapides (XC 168912, TeusLuijendijk).

Remarques

Jusqu’à mi-mai le chant peut être émis par des migrateurs (voir « expert »)

Le coin de l’expert

La Babillarde chante en migration et peut alors produire des chants « type subsong » (ou intermédiaire entre subsong et chant cristallisé) ce qui se révèle alors assez déroutant (XC 270129, Peter Boesman).

Le chant nuptial de l’adulte mâle se décompose en deux parties : un babil très court et peu audible (m=0.70’’) suivi du « ru-tu-tu-tu » plus ou moins long (m=1.00’’) et qu’on perçoit d’assez loin.

Où écouter la Fauvette babillarde en Isère ?

− Altitude : 99% des chanteurs sont notés au-dessus de 1000m, 95% de 1500m et la moitié à plus de 2000m ; un 14 juin 2009, une Fauvette babillarde chante près du refuge Temple-Ecrins (2490m) en Oisans, c’est un record (barycentre altitudinal : 1510m) !

− Milieu : espèce migratrice intégrale que l’on note en plaine comme en montagne ; en plaine on la trouve plutôt dans les biotopes frais (haies, bosquets près des plans d’eau), rarement dans les milieux secs ; en montagne, les densités sont très variables selon les habitats (aulnaies le long des torrents, boisements de pins à crochets, mélézin clair…) ;

− Localisation : en Oisans, entre le refuge de l’Alpe du Pin et le vallon de la Mariande, vers 1850m ; en Chartreuse vers le Charmant Som.

Sonogrammes

Dans les 2 sonogrammes ci-dessous on voit la répétition de notes qui forment le « rutututututu »