Fauvette à tête noire
Sylvia atricapilla
« Le chanteur prélude d’habitude par un babil rapide de qualité très variable, souvent assez long, moins sonore que celui de la Fauvette des jardins ; à la fin, il hausse le ton, enfle sa voix et conclut par un refrain retentissant, flûté, nettement articulé. »
Paul GEROUDET (Les passereaux I, II et III)
Description du chant
Ce chant, très courant à la belle saison, est un babil sifflé-flûté avec fréquemment une introduction grinçante, souvent en sourdine (XC 77562 et XC 77567, Jacques Prévost).
La tonalité en est globalement moyenne, assez variable ; la cadence est assez lente, reproductible par un humain et la puissance est forte.
La confusion est possible avec la Fauvette des jardins
On retiendra une introduction grincée, hésitante et faible par rapport à la seconde phase qui est éclatante (3 à 5 secondes), très variable et constituée d’un sifflement pur bien articulé, sans notes « roulées » et à la cadence « humaine » (voir Fauvette des jardins).
Attention ! parfois, le forte final est oublié et le chant de la Fauvette à tête noire peut être confondu avec celui de la Fauvette des jardins.
La Fauvette à tête noire chante d'un perchoir bas, plutôt non dominant.
Cycles du chant
− Cycle annuel : dès son retour en mars, elle occupe l’espace sonore et marque ainsi sa présence jusqu’en juillet. Une petite reprise est constatée en début d’automne avant le départ en migration. Des hivernants peuvent parfois chanter, surtout dans le Midi ;
− Cycle journalier : peu matinale, elle ne commence à chanter qu’au lever du soleil.
Les cris de la Fauvette à tête noire
Le cri le plus courant est un « tèc » claquant et dur (XC 326698, Timo Tchentscher), comme deux pierres que l’on cognerait l’une contre l’autre. Seul, il s’agit d’un cri de contact, répété avec des « chrrehh » rauques intercalés, il marque l’inquiétude (XC 295770, Jordi Calvet).
Près du nid, il peut y avoir des échanges entre mâle et femelle : ce sont des « ditditdit » ou « thyeu … » très doux
L’oiseau lance aussi un « ssii » fin et aigu
Remarques
Fauvette à tête noire et fauvette des jardins forment un « couple » d’oiseaux chanteurs qui présente une difficulté d’identification pour les débutants ; le tableau ci-dessous résume les différences entre les chants de ces deux espèces :
Fauvette à tête noire Fauvette des jardin
Structure Le plus souvent 2 parties Une seule partie
Durée Moyenne Longue
Cadence Moyenne Rapide
Tonalité De sourdine à "forte" Régulière, monotone
Timbre Sifflé, flûté Sifflé, roulé
Notes Notes détachées Notes "tuilées"
Présence Se montre parfois Quasi invisible
Il arrive également que la femelle chante, elle émet alors un chant qui ressemble à un subsong d’hiver.
Le coin de l’expert
Les fauvettes à tête noire chantent souvent au cours de leur voyage prénuptial et émettent ainsi toute la panoplie de chants allant du subsong au chant cristallisé en passant par le plastic-song.
En début de printemps, on est donc fréquemment confronté à ces chants primitifs qui ne prendront une forme définitive (cristallisée) que sur les sites de nidification.
Dans le subsong, le timbre, la hauteur dominante et la longueur des phrases sont étonnamment variables et les références habituelles d’identification sont un peu bousculées.
Où écouter la Fauvette à tête noire en Isère ?
− Altitude : un mâle chanteur est noté le 18 juin 2012 à 2089m en Oisans, près de La Bérarde, mais on la trouve jusque sur les bords du Rhône (barycentre altitudinal : 540m) ;
− Milieu : c’est une fauvette arboricole, mais qui saura se contenter d’un buisson. Elle cherche l’ombre et la fraîcheur. On l’entend en ville comme à la campagne et elle s’invite partout pourvu que la végétation soit suffisante, dans les parcs et jardins, bosquets et belles haies. Dans les massifs forestiers denses, elle recherche lisières et clairières ;
− Localisation : partout en Isère.