Torcol fourmilier
Jynx torquilla
« Si le Torcol n’était pas si criard au printemps, il passerait inaperçu ... C’est à notre oreille qu’il s’impose donc la plupart du temps par sa litanie lancinante et monotone : quin quin quin quin … Ce chant se compose de huit à douze sons nasillards et plaintifs, émis en série, d’abord en s’élevant un peu, puis restant à la même hauteur. »
Paul GEROUDET (Les passereaux d’Europe, vol.I)
Description du chant
C’est une série de sons criards, nasillards et plaintifs qu’on peut transcrire comme le dit ci-dessus Paul Géroudet « quin quin quin quin quin » (XC 311566, Francesco Sottile)
C’est une phrase très simple de longueur globalement stable, avec une tonalité moyenne
La puissance de ce chant est moyenne et porte peu.
Des confusions sont possibles avec la voix de certains rapaces comme le Faucon crécerelle ou l’Epervier d’Europe, mais également avec le Pic épeichette.
On retiendra les éléments suivants : la tonalité et la régularité du rythme.
L’oiseau chanteur joue de son mimétisme, posé sur une branche, et se montre peu farouche, donc assez facilement observable.
Cycle du chant
− Cycle annuel : le torcol est un grand migrateur, et dès son arrivée de migration, il est repérable grâce à son chant si caractéristique ; les premiers chants sont entendus en moyenne le 5 avril en Isère (+/- 7 jours). Le concert des torcols cesse à la mi-juin ;
− Cycle journalier : chante avec le lever du soleil et toute la matinée.
Les cris du Torcol fourmilier
Peu de manifestations vocales autres que le chant chez cette espèce.
L’oiseau souffle, siffle, plumes de la tête hérissées, en cas de surprise et danger immédiat (XC 175861, Lars Buckx).
Le cri d’alarme est une série de « tek » durs et rapides, presqu’un crépitement (XC 186520, Patrik Aberg).
Un cri de contact calme et roucoulant peut s’écrire « kru » ou « gru »
Les jeunes au nid quémandent par un « zizizizizizi » (XC 194070, Albert Lastukhin)
Remarques
Quand ils sont présents tous les deux ensembles, il y a un échange entre partenaires, mais la femelle, qui répond au mâle, émet une série de notes moins sonores, presqu’enrouée.
Le coin de l’expert
Sans vouloir faire injure à Paul Géroudet, reconnaissons que le chant du Torcol s’étend sur plus « de 8 à 12 sons nasillards et plaintifs ». En effet, il suffit d’aller écouter quelques enregistrements effectués ici et là en Europe pour constater que la plage est plus étendue.
Quelques exemples :
− Drôme : en moyenne 24 notes avec un maximum de 27 notes (5.5 notes par seconde) ;
− Anjou : entre 4 et 6 notes ;
− Hongrie : 12 notes en moyenne et assez lent (4 notes par seconde) ;
− Italie : 14 notes en moyenne (12-17) avec une vitesse de 4.75 notes par seconde ;
− Suède : 13 notes en moyenne (10-20) avec une vitesse de 4.5’ notes par seconde.
Le Handbook constate aussi des variations importantes entre les oiseaux : de 22-28 notes par strophes à 12-14.
Où écouter le Torcol fourmilier en Isère ?
− Altitude : 85% des observations sont effectuées sous la barre des 1000m (barycentre altitudinal : 560m). Un record : 2000m à Chantelouve, 1er juin 2009 ;
− Milieu : Fréquente un milieu de haies, friches pourvus d'arbres creux et branches mortes à proximité de terrain secs et ensoleillé avec végétation rase ;
− Localisation : en plaine, là où restent de vieux arbres.