Rougequeue à front blanc
Phoenicurus phoenicurus
« Quel prodigieux miracle que le fidèle retour année après année du Rougequeue à front blanc revenu d’Afrique, rallumant les ardeurs du printemps ! Hélas le chant mélancolique de cet esthète complet, qui retentissait partout autrefois, se fait rare dans une campagne qui se désole de ses vergers. »
Lionel MAUMARY (Les oiseaux de Suisse)
Description du chant
Avant l'aube, le mâle chante depuis un arbre, un toit ou un piquet, sans forcément rechercher un poste dominant.
Le chant est une strophe brève, douce et mélancolique, de tonalité variable, moyennement aiguë ; la cadence est lente, le phrasé répétitif est caractéristique, mais assez variable d'un individu à l'autre. La puissance est moyenne mais porte bien.
On notera le motif d'introduction bref « hi tru tru », signature de l’espèce, suivi de notes détachées descendantes, avec un final de 2-3 notes détachées plus aiguës identiques ; malgré la variabilité individuelle l’ensemble est très typique (XC 265109, Benjamin Drillat)
Cycle du chant
− Cycle annuel : les premiers chanteurs de la saison sont contactés en moyenne le 8 avril (+/- 8 jours) ; une date précoce le 24 mars 2010 :
− Cycle journalier : c’est un grand matinal qui chante bien avant le lever du soleil.
Les cris du Rougequeue à front blanc
Le cri de contact est un sifflement de forme « huit », doux et montant, souvent suivi d’un « tik tik tik » (XC 318906, Dimitri). Dans l’excitation ou l’alarme on retrouve cette forme mais exacerbée (XC 321523, Sonnenburg) souvent sans le « huit » (XC 185523, Stuart Fisher). On note également des « tititititi… » très rapides en cas d’inquiétude.
Remarques
La seconde partie du chant est très variable selon les individus ; certains oiseaux sont de meilleurs musiciens que d’autres et, sans doute, ce sont ces bons chanteurs qui ont suggéré à nos anciens de le nommer «rossignol de muraille».
Le coin de l’expert
Les rougequeues à front blanc gardent une même structure de chant qui les rend identifiables à coup sûr ; cependant chacun se présente avec sa propre « musique » : introduction, imitations et rythme feront la personnalité de chacun.
L’analyse du chant de trois oiseaux différents confirme ce que tous les naturalistes savent : le chant est composé de deux parties : l’introduction, assez comparable d’un individu à l’autre, et le babil qui suit fort variable selon l’oiseau écouté.
Analyse chants PHOPHO
Oiseau n°1
Durée strophe 2,7'' Nbre de notes 16 Durée pause 4,6''
Oiseau n°2
Durée strophe 1,9'' Nbre de notes 12 Durée pause 5,5''
Oiseau n°3
Durée strophe 2,3'' Nbre de notes 15 Durée pause 6,7''
Où écouter le Rougequeue à front blanc en Isère ?
− Altitude : 80% des observations de chanteurs sont faites sous la cote 1000, mais on peut entendre le rougequeue à front blanc en moyenne montagne, avec un record sur la commune de St Pierre de Chartreuse à 1834m le 3 juillet 2010 (barycentre altitudinal : 730 m) ;
− Milieu : De la plaine dans les jardins, vergers, lisières de forêts jusqu'à la limite supérieure des forêts : la présence de vieux arbres est indispensable pour la nidification ;
− Localisation : dans un vieux verger … il en reste peu !