Bruant ortolan
Emberiza hortulana
« Le chant, émis depuis quelque éminence, tels muret ou butte herbue, évoque celui du Bruant jaune par son stéréotype général : enchaînement monotone de notes faiblement scandées, suivies d’une finale mineure ; mais le caractère nostalgique de la ritournelle n’échappe pas à l’oreille sensible. »
Philippe LEBRETON (Oiseaux de Vanoise)
Description du chant
On peut penser à l’ouverture de la Vème symphonie de Beethoven « ta-ta-ta-taaaa » en écoutant l’ortolan (XC 106702 Simona Inaudi et XC 030192, Mathias Ritschard).
Le chant est composé de deux parties : chacune des deux parties est constituée, selon les chanteurs, de quelques notes, en nombre variable (de 1 à 5). La seconde partie est de tonalité légèrement plus basse (XC 233703, Lauri Hallikainen et XC 183165, Bernard Bousquet).
Il arrive parfois qu’une troisième partie, plus basse et plus discrète, soit ajoutée.
Il s’agit d’une phrase simple de tonalité moyenne et à peu près stable, dont la cadence est lente
La puissance : est moyenne à faible mais cependant encore audible à 500m.
On évitera les confusions possibles avec le Bruant jaune, le Bruant zizi ou le Pouillot de Bonelli. On retiendra surtout la cadence lente des 5-6 notes, sans note finale détachée.
L’oiseau chante généralement perché, bien en vue.
Cycle du chant
− Cycle annuel : le bruant ortolan arrive en moyenne le 22 avril (+/- 6 jours) en Isère. Arrivée précoce le 16 avril 2011 et 2014 :
− Cycle journalier : l’ortolan n’est guère matinal et il attend que le soleil soit bien présent pour chanter.
Les cris du Bruant ortolan
Inquiet, l’ortolan lance un cri formé de 2 notes de tonalités différentes « thyu psi … thyu psi » (XC 181711, Jordi Calvet).
En vol, migratoire par exemple, les oiseaux lancent des « tip … tip …tip » accompagnés de « trluitt » (XC 333742 et XC 733343, Tom Wulf).
Divers petits cris brefs et isolés, de tonalités variées, sont également notés chez cette espèce : « yip … puit … zit … hup …ou encore dsip »
Remarques
L’oiseau fréquente volontiers les vignes, et les vignerons se plaisent à traduire son chant par « bines, bines, bines, bines-tu ? ».
Le coin de l’expert
La strophe dure entre 1.5’’ et 2’’, et s’étend sur des fréquences comprises entre 2 et 6 kHz.
Un chanteur cantonné peut produire entre 5 et 10 strophes par minute.
La première partie est habituellement constituée :
− De 3 à 5 notes d’intensité croissante ;
− Ces notes sont souvent doubles (2 sons), voire triple et même quadruples ;
− Dans les chants classiques (type Vème Symphonie Beethoven) cette partie constitue 60% environ de la strophe
La seconde partie est généralement constituée :
− D’une note trainante et qui dure sur 40 % de la strophe environ ;
− Ou de plusieurs notes bien individualisées, mais souvent trainantes également ;
− De notes de tonalité plus basse.
Où écouter le Bruant ortolan en Isère ?
− Altitude : espèce rare en Isère qu’on pourra entendre en plaine comme en montagne ; une observation record à 1993m sur la commune de Clavans en Oisans, le 1er juillet 2014 (barycentre en montagne autour de 1800m) ;
− Milieu : On le trouve en montagne jusqu'à plus de 2000m dans les versants ensoleillés avec pelouses, friches, petites haies ;
− Localisation : vers le col de Sarenne (au-dessus de Clavans le Haut, en Oisans) ou bien sur les pentes ensoleillées du Mont Sec (au-dessus de Séchilienne). En plaine on ira l’écouter en plaine de Bièvre, à Gillonay par exemple, mais les effectifs de cette espèce diminuent de façon alarmante !