Venturon montagnard

Carduelis citrinella

« ... il s’élance d’un arbre à l’autre, décrits des circuits autour des sapins. Son babil rapide et pressé s’écoule comme un flot ininterrompu, mais sautillant, allègre, varié, souvent précédés de cris espacés ou d’un son montant et nasillard « zei … » ou « gnin … » Les phrases sont moins monotones que celles du Cini, plus douces et liquides que celles du Tarin. »

Paul GEROUDET (Les passereaux d’Europe, vol. III)

Description du chant

Le chant est formé de strophes en forme de gazouillis confus émis par le mâle posé ou en vol; c’est un babil informe et rapide constitué de trilles, de notes vibrantes et de sifflements, émis dans une tonalité très aiguë; la puissance est moyenne (XC 046517 et XC 046518, Jacques Prévost).

On peut identifier aisément l’espèce grâce à des cris typiques métalliques répétés émis en vol.

Le chant, varié et mélodieux, semblable à celui du Tarin des aulnes, est composé de courtes phrases entrecoupées de cris ; il est souvent émis pendant un court vol nuptial circulaire.

On peut aussi observer des vols papillonnants circulaires effectués par des mâles en petits groupes et qui passent d’arbre en arbre en débitant leurs petites strophes.

On retiendra la tonalité typique, les petites notes brèves, mouillées.

L’espèce est montagnarde et on la voit chanter sur des arbres et buissons épars dans les prairies d’altitude ; les venturons sont souvent en groupe et se montrent alors très bavards.

Cycle du chant

− Cycle annuel : Migrateur arrivant fin février-début mars, les chants se font entendre dès la première décade de mars :

− Cycle journalier : il aime la chaleur et attend le lever du soleil pour se mettre à chanter.

Les cris du Venturon montagnard

Les cris de contact émis en vol par les venturons sont une signature de l’espèce et contribuent fortement à l’identification, ce sont de brefs « dzet –dzitt » à timbre presque électrique (XC 046519, Jacques Prévost et XC 262722, Cédric Mroczko).

Un cri d’appel, aigu et montant, est émis le plus souvent depuis un arbre « tchui … pchi » (XC 265110, Benjamin Drillat).

Le cri d’alarme est un « ksi » aigu (XC 315446, Jérôme Fisher).

Remarques

Le venturon recherche souvent le voisinage des chalets d’alpage, pour des raisons alimentaires et d’abri.

Le coin de l’expert

Chaque individu de cette espèce dispose d’unités sonores qu’il agence pour former des strophes chaque fois différentes, même si le fond reste identique.

Les petites notes « sautillantes » et métalliques qu’on peut entendre dans les cris de vol se retrouvent incluses dans le chant, et forme la signature Venturon au regard des chants du Serin Cini et du Tarin.

Le venturon occupe en Europe une zone restreinte aux montagnes (Alpes, Pyrénées, Jura, Vosges, Forêt Noire, Centre Espagne, Sierra Nevada) , la sous-espèce corsicana habite la Corse et la Sardaigne et son chant est différent de la sous-espèce continentale: il est nettement plus lent.

Où écouter le Venturon montagnard en Isère ?

− Altitude : massifs montagneux de 1000 à 2100 m d’altitude (barycentre altitudinal ; 1575m); en Isère un oiseau chante le 9 juin 2011 à 1982m (Le Périer).

− Milieu : c’est l’oiseau des boisements lâches et des lisières ; il fréquente les forêts de montagne dès 1000 mètres d'altitude et jusqu'à la limite des arbres, souvent dans les sapinières à clairières proches des alpages, car il a besoin des graminées abondantes et riches en graines pour se nourrir. Il est assez commun à la lisière des forêts de conifères d'altitude, sur les pentes rocailleuses parsemées d'épicéas et de broussailles, de préférence dans des endroits ensoleillés ;

− Localisation : promenez vous sur les crêtes du Vercors ou de Chartreuse, et guettez les petits groupes de venturons qui volètent d’arbre en arbre en lançant de joyeux et insouciants cliquetis.

Sonogrammes