Mésange nonnette
Poecile palustris
« Nonnette (petite nonne en raison de sa calotte noire) est le nom que les Québécois donnent aux mésanges américaines dépourvues de huppe et qui ont d’ailleurs une calotte sombre … C’est la mésange-fauvette en italien (Cincia bigia) »
Pierre GABARD (L’étymologie des noms d’oiseaux, 2003)
Description du chant
La vivacité des mouvements de cette espèce, son tempérament nerveux, se retrouve dans les émissions vocales : une série rapide et monotone d’un même motif composé d’une ou plusieurs notes avec de nombreuses variantes selon les individus, et même à l’intérieur d’un même chant (XC 297790 et XC 214374, Benjamin Drillat).
Le chant est entendu essentiellement de janvier à fin juin surtout à l’aube, et les mâles émettent alors un chant le plus souvent clair et joyeux, métallique avec des motifs explosifs (XC 251939, Timo Tschentscher)
Cycle du chant
− Cycle annuel : on peut l’entendre dès le mois de janvier, mais c’est en mars qu’elle se manifeste le plus :
− Cycle journalier : plutôt matinale.
Les cris de la Mésange nonnette
Le cri typique de la Nonnette est explosif « pstié ! » comme un éternuement, souvent suivie par les notes traînantes et plaintives « tié tié tié » (XC 283962 et XC 196400, Frank Holzapfel)
Mais on note également un « zii-zii tsié » plus long (XC 333099, Matthias Hemprich) ; inquiète, excitée la Nonnette lance une série de ce type « pstié pstié pstié ». (XC 325367, Jarek Matuziak)
Si le danger vient du ciel elle pousse un bref « pitz ».
Comme chez la plupart des mésanges on peut entendre des « sit …sit … ».
Remarques
Attention à la confusion possible avec le chant de la Mésange noire Periparus ater :
Avant le chant, c’est bien souvent le cri de la nonnette qui permet de l’identifier ; ce cri fait parfois penser à une « note éternuée, « pchitiéé » souvent suivie par les notes traînantes et plaintives « tié tié tié ».
Le coin de l’expert
Le chant classique est une succession de notes simples ; chaque strophe dure en moyenne une seconde et demie et contient de 4 à 19 notes, sans pause, la plupart du temps de 9 à 13, le tout est émis dans une plage de fréquence comprise entre 2.5 et 8 kHz.
Différentes études montrent qu’il existe 3 formes de chant :
1) Une rapide répétition de notes simples (8 à 19) ;
2) Une répétition plus lente de doubles-notes (4 à 9 par strophe) ;
3) Une répétition lente également mais constituée de triples-notes (voire plus) ; cette forme est plus rare (- de 10%).
Un exemple : sur une séquence de forme 1 durant 2’ on dénombre 23 strophes avec une moyenne de 7 notes par strophe ; chaque strophe dure en moyenne 1.2’’ (1.44’’/0.79’’) avec des pauses inter-strophes d’un peu moins de 4’.
Un autre exemple : dans une séquence de forme 2 d’une durée de 63’’ on peut entendre 8 strophes composées de doubles notes ; chaque strophe contient 6 doubles-notes en moyenne et dure 1.8’’ (1.6/2.2) avec des pauses de 5.5’’ (3.6/16). On pourra constater que dans ce cas les notes présentent un gradient d’intensité.
Des études sur l’espèce, et grâce à l’analyse des sonogrammes, ont permis d’identifier 37 chants différents, avec pour chaque individu une possibilité de 5 chants différents. Nous savons également qu’un chanteur peut passer d’une forme de chant à une autre.
Où écouter la Mésange nonnette en Isère ?
− Altitude : surtout en plaine mais en montagne jusqu’à 1400 m (barycentre altitudinal : 700m) ;
− Milieu : Boisements de feuillus non éclaircis, plutôt frais et humides, avec des arbres morts ou malades, et morcelés de clairières. Evite les forêts pures de résineux. Marais arborés, ripisylves, haies, bosquets, vergers, jardins, parcs ;
− Localisation : bien répandue dans le département, plutôt sous la barre des 1000m.