Accenteur mouchet

Prunella modularis

« …il faut prêter l’oreille pour entendre percer une mélodie aigrelette, une phrase brève et rapide qui carillonne à intervalles réguliers. Le chanteur ? Le voici, à la fine pointe d’un sapinet, petit oiseau sombre et en apparence insignifiant : l’Accenteur mouchet. »

Paul GEROUDET (Les passereaux d’Europe I, II et III)

Description du chant

C’est un babil de petites notes, de puissance moyenne, serrées en séquences de 2 à 3’’ à la tonalité aigüe et assez stable, à la cadence rapide, sur un rythme régulier (XC 046515, Jacques Prévost)

On pourrait comparer ce chant à celui d’un Troglodyte sans énergie.

On retiendra la tonalité stable, et les petites strophes de longueur égale répétées.

En principe, l’Accenteur mouchet chante bien en vue, perché sur un buisson ou un petit conifère.

Cycle du chant

− Cycle annuel : les chants s’entendent de la mi-mars à la mi-juin :

− Cycle journalier : l’accenteur chante dès une heure avant le lever du soleil et à la fin du jour, mais on peut l’entendre tout au long de la journée.

Les cris de l’Accenteur mouchet

On notera les cris de contact émis en vol, souvent le soir ou tôt le matin : ce sont des cris très fins, tremblotants « tsi- tsihihihi » (XC 148531, Julien Rochefort)

Un autre cri assez fort et net exprime l’alarme « tsiih … tsiih … », cri qui fait penser à celui du Martin-pêcheur (XC 107150, Patrik Aberg)

Remarques

C’est un chant qui pose problème aux débutants car il est souvent masqué par celui d’autres espèces, plus éclatants.

La Rousserolle verderolle peut l’inclure dans ses imitations mais elle enchaîne avec d’autres imitations et il n’y a alors pas de confusion possible.

L’Accenteur mouchet fait partie des espèces parasitées par le Coucou gris.

Migrateur partiel, l’Accenteur mouchet se déplace en altitude quand arrive la saison froide : l’hiver on le note facilement en plaine.

Le coin de l’expert

A partir d’enregistrements personnels effectués en Isère, les strophes ont une durée moyenne de 2 à 3 secondes (extrêmes : 1.3’’ et 4.4’’) ; la durée des pauses entre les strophes d’une même séquence est plus variable : 5 à 6’’ (extrêmes : 2’’ et 10’’).

D’autres enregistrements (Espagne) donnent des résultats sensiblement différents avec notamment des strophes prolongées par répétition du motif final : durée 15’’ ! Dans une séquence de 4’30’’ l’accenteur a produit 31 strophes de durée variante entre 2 et 15’’.

La tonalité s’étage au maximum entre 2 et 9 kHz, avec l’essentiel entre 3.5 et 7 kHz.

Où écouter l’Accenteur mouchet en Isère ?

− Altitude : en Isère, au printemps, on le note surtout en milieu montagnard entre 800 et 2200m avec un barycentre altitudinal à 1650m (90% des observations ; dont plus de la moitié entre 1700 et 2000m). En hiver, on le note essentiellement en plaine, où son surnom de « traîne-buissons » prend tout son sens (barycentre altitudinal : 350m) ;

− Milieu : zone buissonnantes, touffues et basses, avec de petites zones ouvertes ;

− Localisation : bien présent dans la « zone de combat » en Chartreuse ou Vercors par exemple.

Sonogrammes