Fauvette grisette
Curruca communis
« On la voit alors s’élancer verticalement des broussailles vers le ciel, y chanter en papillonnant et se laisser tomber soit ailes fermées, soit en « parachute », et disparaître à nouveau … Son chant volubile est court et rapidement débité »
R.-D. Etchecopar
Description du chant
Le chant est court (2 à 3 secondes), c’est une strophe bredouillée, un peu grinçante mais il arrive que le chanteur l’enrichisse d’imitations ; c’est la brièveté du chant qui le distingue des autres fauvettes. C’est un babil court qui se termine souvent par une note accentuée sur un mode interrogatif. La tonalité est moyenne et la cadence assez rapide; la puissance est moyenne, mais porte bien (XC 078246, Jacques Prévost)
On pourrait faire des confusions avec d’autres babils courts tels que ceux de la Fauvette pitchou, de la Fauvette mélanocéphale, de l’Accenteur mouchet, du Tarier pâtre, voire du Tarier des prés.
C’est l’oiseau des haies par excellence ; la Grisette est en mouvement perpétuel, et se découvre brièvement au sommet d’un buisson, sur un fil, un rocher. Elle chante soit perchée soit en vol nuptial : elle s’élève alors verticalement en s’égosillant, plumes de la tête hérissées, queue déployée, elle vole sur place puis redescend en planant.
Cycle du chant
- Cycle annuel : la Grisette chante dès son arrivée fin avril jusqu’à mi-juin puis elle se fait progressivement plus discrète pour devenir muette à la mi-juillet. L’activité vocale s’atténue pendant la nidification et les chanteurs forcenés sont bien souvent des célibataires :
- Cycle journalier : elle chante avec le lever du soleil et peut poursuivre jusqu’en milieu de journée.
Les cris de la Fauvette grisette
Quand elle alarme la Grisette lance des cris nasillards et traînants « chrrrèè » entrecoupés de notes « tsek » ou « suittt » (XC 269894, Albert Lastukhin), ou en séries simples (XC 252654, Matthias Feuersenger)
Elle émet également des séries de « ouet ouet ouet ouet ouet » un peu étouffés (XC 120949, Lars Lachmann)
Remarques
Il faudra se méfier des célibataires qui, par leur chant permanent en période de nidification, peuvent faire croire à la présence d’un couple nicheur.
C’est la brièveté de son chant, strophe bredouillée un peu grinçante, qui la distingue des autres fauvettes locales.
Le coin de l’expert
Sur 166 chants étudiés (oiseau perché) on a noté des phrases d’une durée moyenne de 1.50’’ entrecoupées de pauses de 3.45’’ (d’après Cramp and coll. « Handbook of the birds of Europe … », vol.VI, P.472).
Des enregistrements personnels concordent avec ces données :
- 1.61’’ pour la durée des strophes (1.04 et 3.28’’ aux extrêmes) ;
- 16 strophes sur une séquence de 75’’ ;
- 3.15’’ en moyenne pour les pauses entre strophes.
On est donc en présence d’un chant très bref, mais il arrive que la Grisette produise des phrases plus conséquentes, avec parfois des imitations ; on note également qu’en vol, la durée des phrases est généralement plus longue.
Où écouter la Fauvette grisette en Isère ?
- Altitude : plutôt en plaine mais jusqu’à 1400 m dans les Alpes (barycentre altitudinal : 400m) ;
- Milieu : Milieux ouverts avec végétation herbacée ou ligneuse, peu élevée mais bien fournie jusqu’au sol (clairières, lisières de bois, jeunes plantations, haies herbacées avec broussailles, friches et jachères, parfois même dans les cultures comme le colza), c’est l’oiseau des haies par excellence ;
- Localisation : plaine de Bièvre et coteaux bien exposés alentour.