Bouscarle de Cetti
Cettia cetti
« … Chanteur des roseaux soyeux en allemand (Seidenrohrsänger), c’est un rossignol du fleuve en italien (Usignolo di fiume) et un rossignol bâtard en espagnol (Ruisenor bastardo) … En portugais, c’est, au contraire, un rossignol brave (Rouxinol bravo) par allusion à la puissance et à la détermination de son chant. »
Pierre GABARD (L’étymologie des noms d’oiseaux, 2003)
Description du chant
Nous avons ici affaire à un oiseau dont le chant ne prête absolument pas à confusion : la phrase est simple, explosive et elle s’arrête aussi brutalement qu’elle a débuté ; quelques notes puissantes en coups de sifflet et la bouscarle a chanté (XC 077232, Jacques Prévost).
La tonalité est moyenne et la puissance forte
On retiendra le rythme et le phrasé uniques, ainsi que la puissance d'émission.
Quasi invisible, cachée dans les haies et les buissons touffus près des cours d'eau ou milieux humides, elle réagit souvent à la proximité de l'observateur, donc on l’entend de près (XC 319530, Benjamin Drillat).
Cycle du chant
− Cycle annuel : on peut entendre chanter les bouscarles tout au long de l’année, mais c’est au printemps, de février à juin, qu’elles se manifestent le plus volontiers :
− Cycle journalier : il arrive que la Bouscarle de Cetti chante la nuit, mais avec des strophes plus pauvres.
Les cris de la Bouscarle de Cetti
Au regard de son chant la bouscarle se manifeste peu par les cris bien qu’elle ait un répertoire à sa disposition : en alarme ou inquiétude, l’oiseau émet un crépitement métallique avec un « plitt » associé se transformant parfois en « pittrrri … » (XC 203796, Maudoc).
Le mâle lance des « tchi » ou « ti » sonores, notes empruntées à son chant, alors que la femelle susurre de faibles « tic tic tic » pendant les amours.
Remarques
Rare fauvette à ne pas être voyageuse au long cours, la Bouscarle craint fort les hivers particulièrement froids ; toute une population locale peut ainsi disparaître à l’occasion d’un hiver « sibérien ». Il faudra alors des années pour que la recolonisation se fasse.
Le coin de l’expert
Dans une même région, il y a beaucoup de variations individuelles dans la longueur (10-15 notes jusqu’à 21), la structure et le timbre du chant, mais l'expression de chaque individu est stéréotypée et facilement reconnaissable à l’oreille humaine.
Grâce à l’exploitation de leurs sonogrammes, l’analyse de 250 chants de mâles différents a montré que seuls deux mâles avaient un chant identique.
Observons 3 chanteurs différents (voir aussi les sonogrammes ci-après) :
1) Structure du chant : 1-2-12 notes émises en 2.8’’ avec des pauses de 15’’ en moyenne ;
2) Structure du chant : 1-4 notes émises en 1.75’’ avec des pauses de 4 à 5’’ ;
3) Structure du chant : 1-6-6 notes émises en 2.5’’ avec des pauses très variables en durée (13-60’’).
Où écouter la Bouscarle de Cetti en Isère ?
− Altitude : en plaine, ne dépasse pas 500m (barycentre altitudinal : 250m) ;
− Milieu : dans la végétation dense, les ronciers, sur des sols frais et ombreux, le plus souvent près de l’eau ;
− Localisation : vallées de l’Isère, du Drac et du Rhône, et près des étangs (voir carte ci-dessous).