Troglodyte mignon
Troglodytes troglodytes
« Qui se douterait que la voix la plus tonitruante, celle qui couvre toutes les autres dans la cacophonie matinale, provient d’un des plus petits exécutants, la petite boule de plume à queue dressée qui se faufile dans le sous-bois comme une souris. »
Lionel MAUMARY (Les oiseaux de Suisse)
Description du chant
Le chant du troglodyte, très puissant pour un oiseau si petit, est une phrase complexe et stable, à la tonalité variable mais globalement aiguë ; l’enchaînement des notes (cadence) est variable, mêlant trilles et notes détachées. Le rythme est complexe mais répétitif et caractéristique.
Les confusions sont possibles avec le rouge gorge, les fauvettes, ou l’accenteur mouchet mais il ne s’agit pas d’un babil mais d’une phrase longue et structurée (XC 253289, Cédric Mroczko)
On retiendra la puissance et le trille central après intro de notes détachées.
En fait, le chant pourrait être décomposé en deux parties : des répétitions de motifs très simples, aigus et stridents avec des sifflets brefs, le tout entrecoupé de trilles, véritable signature du troglodyte (XC 78945, Jacques Prévost).
Le troglodyte chante en général d'un perchoir bas, en principe non dominant, mais souvent bien en vue.
Cycle du chant
Cycle annuel : il est possible de surprendre un chanteur tout au long de l’année mais c’est au printemps, entre mars et juin, que le troglodyte chante d’une façon permanente :
Cycle journalier : il se manifeste tôt le matin et peut être entendu à toute heure du jour.
Les cris du Troglodyte mignon
On distingue habituellement deux catégories de cris chez cette espèce, mais qui peuvent se combiner : des notes sèches et isolées « tsek », « dzek » , « tek » ou « trek », et des séries de notes rapides et brèves (XC 307572, Gérard Olivier), faisant des roulades dures « trrrrr » ou « drrrr » (XC 304412, Jarek Matusiak).
Le cri d’alarme « tek » est très semblable à celui du Rougegorge familier « tic ».
Remarques
Le chant est l’apanage exclusif du mâle.
Comme beaucoup d’oiseau le troglodyte est capable de contrôler la puissance de son chant : si le chant territorial porte à plusieurs centaines de mètres, certaines productions vocales ne sont audibles qu’à quelques mètres, car destinées uniquement au partenaire.
La confusion est possible avec l’Accenteur mouchet : cependant le chant du mouchet n’a pas la véhémence du troglodyte et ne contient pas les trilles si caractéristiques.
Le rythme est rapide et les différentes parties de la séquence ne sont pas faciles à individualiser. La lecture du sonogramme permet de bien différencier les phases qui s’enchaînent. En 6 à 7 secondes on note une douzaine de motifs différents, certains composés d’un grand nombre de notes simples (25 notes en 0,75 sec pour le trille final).
Le coin de l’expert
La tonalité se situe entre 3 et 10 kHz.
Dans une même séquence de chant les phrases ont une durée qui varie de 4 à 7’’ (m=5.75’’) avec des pauses d’une durée variable mais cependant comparable (4 à 11’’).
Dans une même phrase, on compte en moyenne de 50 à 80 notes, sachant qu’un trille peut contenir à lui seul jusqu’à 30 notes égrenées en une seconde.
Où écouter le Troglodyte mignon en Isère ?
− Altitude : bien qu’oiseau de plaine (barycentre : 390m) on l’entend également à la montagne, il est noté comme chanteur à 2690m le 17 juillet 2012 dans le secteur de Valjouffrey ;
− Milieu : il a besoin de crevasses, de trous, de fouillis, d’une végétation basse où il peut se faufiler, d’un sol frais et humide ; il s’installe dans les parcs et jardins, les bosquets et les haies ;
− Localisation : partout en Isère.