Fauvette des jardins

Sylvia borin

« La Fauvette des jardins a un timbre plus suave, rappelant le Merle noir … la Fauvette des jardins descend systématiquement vers les graves alors que la Tête noire atteint les aigus … la Fauvette des jardins chante nettement plus longtemps que la Tête noire … elle prend ses leçons de chant d’un ruisseau passant sous un petit pont »

Mark CONSTANTINE et The sound approach (La voix des oiseaux)

Description du chant

Le chant de la Fauvette des jardins est un babil sifflé continu avec des notes « roulées », dans une tonalité globalement moyenne et stable sur une cadence assez rapide, difficilement reproductible par un humain.

La puissance est forte.

La confusion restant possible avec le chant de la Fauvette à tête noire, on retiendra qu’il n’y a pas d'introduction grincée comme chez cette dernière, les notes étant souvent « roulées » et la cadence plu rapide (XC 279497, Jack Berteau).

La Jardin se tient plus cachée que la Tête noire et elle privilégie plutôt des milieux frais.

A noter que, malgré son nom, elle ne fréquente guère les jardins !..

Cycles du chant

− Cycle annuel : migrateur tardif, les fauvettes des jardins arrivent de leurs lointains quartiers d’hiver en avril (m= 16 avril en Isère). On les entend chanter à partir de leur arrivée et jusqu’à la mi-juillet ; elles passent ensuite en « mode sourdine » jusqu’à leur départ à l’automne :

− Cycle journalier : plutôt matinale la Fauvette des jardins chante un peu avant le lever du soleil.

Les cris de la Fauvette des jardins

Dans l’inquiétude elle émet des séries de cliquètements nasillards « tchèc tchèc tchèc » (XC 214294, Mikael Litsgard). On note également un « tcherrr » roulé et bas. Près du nid la Fauvette des jardins lance des séries de « uèk-uèk-uèk-uèk ».

Remarques

Il est important de bien connaître ce chant : en effet, la fauvette des jardins au plumage neutre et uniforme est toujours cachée au fin fonds des buissons, et seul son chant permet de l’identifier.

Dès leur arrivée sur les sites de nidification de la région, les premiers chanteurs produisent un chant déjà bien élaboré.

Quand elles chantent on dit que les fauvettes zinzinulent !

Le coin de l’expert

Chez un même individu et sur une séquence de 1’45’’, on a noté 10 phrases de 6’’50 en moyenne (4-11) entrecoupées de pauses d’une durée moyenne de 3’’75 (2-5).

Fauvette des jardins et Fauvette à tête noire sont souvent comparées : le tableau ci-dessous résume les différences entre les deux espèces, en ce qui concerne le « timing » du chant.


Fauvette à tête noire Fauvette des jardin

Structure Le plus souvent 2 parties Une seule partie

Durée Moyenne Longue

Cadence Assez lente, Moyenne Rapide

Tonalité De sourdine à "forte" Régulière, monotone

Timbre Sifflé, flûté Sifflé, roulé

Notes Notes détachées Notes "tuilées"

Présence Se montre parfois Quasi invisible

Éléments distinctifs

FTN : intro grinçée hésitante, aiguë, très variable sifflement pur sans notes « roulées » cadence "humaine"

FDJ : pas d'intro grinçée, notes «roulées », cadence rapide

Où écouter la Fauvette des jardins en Isère ?

− Altitude : rencontrée à toutes altitudes, pourvu qu’un milieu buissonnant s’offre à elle (barycentre altitudinal : 1050 m) ; c’est sur la commune de Saint-Christophe-en-Oisans que l’oiseau « le plus montagnard » a été contacté le 30 mai 2009, à 2304m ;

− Milieu : abondante dans les fourrés de l’étage subalpin près des ruissellements (torrents, ruisseaux, suintements) ; en plaine elle occupe la strate buissonnante dense qui lui apporte une certaine fraîcheur, elle apprécie particulièrement les fourrés et broussailles denses près des cours d’eau ;

− Localisation : en suivant le chemin qui monte à la Pra (massif de Belledonne) on peut l’entendre vers la cote 1600 en traversant un milieu buissonnant (aulne blanc), ou encore dans la végétation riveraine des ruisseaux, vers le col de Sarenne (l’Alpe d’Huez).