Rougequeue noir
Phoenicurus ochruros
« Le chant, rudimentaire et peu harmonieux, consiste en une ritournelle où se reconnaissent des bruits de « papier froissé ».
Philippe LEBRETON (Oiseaux de Vanoise, 1998)
Description du chant
Il s’agit d’une phrase simple en deux temps, voire trois temps : des notes détachées suivies d’un trille et parfois d’un final de quelques notes (voir sonogrammes ci-dessous). La tonalité est globalement aiguë, montante, la puissance moyenne mais qui porte bien (XC 335144, Gérard Olivier).
On retiendra ce chant en deux « temps » (ou trois) : tout d’abord quelques notes détachées variables puis le trille en « papier froissé » (XC 246186, Jordi Calvet) très typique, et qui est la signature du Rougequeue noir (noté « krchch » dans un document de langue anglaise ... !)
L’oiseau chante en général d'un perchoir haut, bien en vue
Cycle du chant
− Cycle annuel : on peut entendre le Rougequeue noir de la mi-mars à juillet, puis après un moment de quasi silence estival les chants reprennent dès fin-août jusqu’à la mi-octobre époque des départs en migration :
− Cycle journalier : c’est un oiseau qui se manifeste tôt le matin, avant le lever du soleil et chante tout le jour jusqu’au crépuscule.
Les cris du Rougequeue noir
Le cri de contact est un « tsip » sec et dur ; on retrouve ce cri dans les manifestations d’alarme ou d’inquiétude « tsip … tictictic » ou « sit …tèctèctèc » (XC 319062, Piotr Szczypinski) et (XC 181399, Jacek Betleja).
En colère, le Rougequeue noir lance un « chêrêrê » bas et guttural (XC 76847, Marco Dragonetti) Si l’excitation est à son paroxysme l’oiseau suffoque dans de longues séries de « kkkkekkkek ».
On retrouve ce cri chez l’oiseau en vol, agrémenté de sons râpeux et grinçants, et de « papier froissé ».
Les jeunes dépendants lancent un « sit sit sit » en réclamant leur pitance auprès des adultes. (XC 255333, Nicole Bouglouan et XC 247610, Francesco Sottile)
Remarques
Parfois la phrase en deux temps se termine par un motif sifflé final ; mais il arrive aussi que la partie « papier froissé » soit absente.
Au cours du vol nuptial autour de la femelle perchée, le mâle lance un chant proche du chant territorial mais plus râpeux et poussif.
On peut parfois, en début de saison, chez des oiseaux âgés d’un an, entendre un « subsong » orné d’imitations (voir XC 310946).
Le coin de l’expert
La phrase est courte : elle s’étend sur 2.50’’ à 3.50’’ et les deux parties décrites ci-dessus sont séparées par une très courte pause de 0.50’’ à 0.75’’
Où écouter le Rougequeue noir en Isère ?
− Altitude : le Rougequeue noir est présent à la belle saison aussi bien en montagne (barycentre : 1750m) qu’en plaine (barycentre : 520m). Il a été noté en tant que chanteur jusqu’à 2956m au lac du Jandri en Oisans (11 juillet 2010) … mais aussi sur les bords du Rhône à 135m d’altitude ;
− Milieu : bien présent dans les milieux urbanisés jusque dans le coeur des villes, il occupe tous les milieux qui peuvent lui rappeler son habitat d’origine, roches et éboulis en montagne ;
− Localisation : partout dans les villes et villages, et en montagne, au-delà de la forêt.