Pinson des arbres
Fringilla coelebs
Est-ce qu'on sait ce que c'est qu'un pinson
D'ailleurs il ne s'appelle pas réellement comme ça.
C'est l'homme qui a appelé cet oiseau comme ça
Pinson pinson pinson pinson
Comme c'est curieux les noms.
Jacques PREVERT
Description du chant
Le chant du Pinson des arbres est une phrase complexe et stable de tonalité globalement aiguë, composé de notes détachées s'accélérant jusqu'au final ; le rythme est complexe, mais répétitif et caractéristique ; la puissance est moyenne à forte (XC 269283, Benjamin Drillat).
Avec une structure identique, on évitera de le confondre avec le chant du Pouillot fitis ou avec celui du Grimpereau des bois, sachant que les chants de ces deux espèces sont moins percutants.
On retiendra donc le rythme général, le final bref, roulé ou trille, et la puissance assez forte.
Un moyen mnémotechnique « Tiens, tiens, tiens, voilà Cyprien qui vient » (ou similaire).
Le Pinson des arbres chante généralement caché haut dans le feuillage
Cycle du chant
Cycle annuel : dès février, le pinson se fait entendre, puis il se calme quand les jeunes sont nés vers la fin mai pour finalement se taire en été :
Cycle journalier : matinal, le pinson s’exprime dès l’aube.
Les cris du Pinson des arbres
Tout au long de l’année les pinsons se manifestent par leurs cris, qu’ils soient en bandes nombreuses, en petits groupes ou bien isolés.
Le cri de contact est un « pink ! » bref et aigu, émis dans de multiples circonstances et avec différentes nuances (XC 334306, Jordi Calvet) … attention à la confusion avec le « ping » de la Mésange charbonnière !
En vol on peut entendre un « yup » discret (XC 333026, Joost van Bruggen)
S’il est un cri qui mérite toute notre attention c’est le « rrrhhuuu » ou « treu » qu’on appelle également le « cri de la pluie ». En effet, voilà une production sonore qui prend de multiples formes selon les régions (vastes ou restreintes) et dont la fonction reste encore assez mystérieuse : territoriale, sociale, inquiétude ? Dans la mesure où, d’une part, ce cri est produit entre février et juillet, et d’autre part qu’il serait acquis et non inné, Paul Géroudet serait enclin à lui attribuer une fonction proche de celle du chant, on évoque alors l’appellation « cri de rut ».
Suisse : XC 329726, Thomas Luthi
Espagne, XC 310392, Jordi Calvet
Autriche, XC 233640, Frank Holzapfel
Remarques
Chanteur infatigable, le pinson égrène son chant plusieurs centaines de fois par heure, adoptant deux à trois postes de chant où il se tient successivement.
En début de printemps, le chant est approximatif, incomplet et balbutiant chez certains pinsons ; il s’agit d’oiseaux de première année émettant un « plastic song » (voir ce terme) qui se perfectionnera au contact d’oiseaux voisins.
Le coin de l’expert
La phrase typique du pinson des arbres dure de 2 à 3 secondes, et l’oiseau la répète 6 à 9 fois par minute.
Selon les régions, on note de légères variations dans le chant du pinson des arbres et on parle même de dialectes locaux. Il semblerait aussi que, sur un territoire donné, les pinsons cantonnés (et donc concurrents) produisent un chant quasi identique, ce qui leur permet ainsi de repérer toute incursion d’un pinson « nomade » qui voudrait « infiltrer » le territoire. On peut alors parler de collaboration entre « bons ennemis ».