Huppe fasciée

Upupa epops

« Quel travail ! Justes cieux ! Quel travail ! » disait au merle une jolie huppe à poitrine délicatement rosée. Elle suivait un petit sentier et, de son long bec légèrement recourbé, fouillait les touffes d’herbe. Coquette, elle marchait avec précaution et, à chacun de ses pas, on voyait trembler les hautes plumes de sa tête. »

Ernest PEROCHON (Le livre des Quatre saisons, 1951)

Description du chant

C’est une phrase simple limitée à 2-4 notes, le plus souvent 3, répétées sur une tonalité basse et sourde, très « humaine » et qui porte loin ; la cadence est lente, le rythme est immuable et typique.

On notera la tonalité unique, la simplicité et la répétitivité de la phrase.

Le chant a donné le nom à l’oiseau : « oup-oup-oup-oup » (XC 312038, Sonnenburg).

Cycle du chant

− Cycle annuel : grande voyageuse, la Huppe arrive à la mi-mars et repart à la fin août.

C’est un oiseau très discret, que l’on ne voit souvent qu’en vol ; et c’est donc à la voix qu’on la repère ; les périodes les plus favorables sont mi-avril à début mai au moment de l’installation des couples :

− Cycle journalier : la Huppe fait partie des oiseaux qui se lèvent tôt ; une heure avant le lever du soleil on peut déjà entendre son chant.

Les cris de la Huppe fasciée

En vol, un cri-croassement émis entre congénères (XC 240516, Jerek Matuziak), mais aussi en présence d’un prédateur « schraa » (XC 325170, Jerek Matusiak) bas et rauque, étouffé. Un autre cri-croassement plus court est lancé quand le mâle désigne l’entrée du nid ; dans une phase copulatoire on peut entendre des séries de cris étouffés (XC 263714, Jose Carlos Sires).

Près du nid, on note aussi des cris plus ou moins gutturaux, parfois assez doux, lors du ravitaillement des jeunes « gru-gur- grugrugru ».

Un cri de crécelle « trrr » passe pour être un cri d’alarme. Au nid, la femelle et les jeunes, poussent des sifflements « pfff pfff » quand ils sont dérangés.

Les jeunes au nid poussent des cris à tonalité aiguë « crziii crzii »

Remarques

Dans la majorité des pays où elle passe la Huppe porte le nom de son chant : Hoopoe, Hop, Puput, Poupa, Upupo, Pupaza, Pupavac, Hudhud, Hopop, etc … En Poitou, c’est la « Bout’ bout’ » et en Oisans « Jaboubou ».

Quand elle chante on dit volontiers qu’elle pupule .

Le coin de l’expert

Le chant de la Huppe est émis tête baissée, à l’inverse des autres oiseaux qui lèvent la tête en chantant ; c’est un chant de ventriloque, ce qui ne facilite pas la localisation de l’oiseau.

On peut compter entre 25 et 35 motifs de 3 notes (parfois 2, voire 4) par minute, chaque motif durant environ 0.5’’ .

Les longues strophes de chant peuvent être le signe de la qualité des mâles chanteurs et par conséquence de leur réussite à s’apparier.

Où écouter la Huppe fasciée en Isère ?

− Altitude : c’est une espèce qui s’installe plutôt en plaine (barycentre : 450m), la plupart des observations sont faites sous la cote 1000 (un record à 1710m où 2 oiseaux sont vus ensemble, le 10 juin 2006 à Montheynard) ;

− Milieu : Espèce thermophile. Bocage avec haies vives, bosquets et vergers où elle investit les arbres creux, voire les vieux murs ou les bâtiments ;

− Elle visite volontiers les jardins, les parcs, les vergers et les zones agricoles.

− Localisation : on peut aller l’écouter dans les coteaux qui bordent les plaines de la Bièvre et du Liers.

Sonogrammes