Locustelle tachetée
Locustella naevia
« Seule l’oreille exercée repèrera la stridulation insistante de la Locustelle tachetée … pouvant se prolonger des heures pendant la nuit. Quoique peu farouche, elle ne se laisse que rarement observer, se faufilant entre les herbes comme une souris et volant peu ; l’extrême discrétion de l’espèce en faisant l’un des plus énigmatiques des sylviidés européens. »
Site internet Vogelwarte (Suisse)
Description du chant
La locustelle tachetée émet un chant qui fait penser à une stridulation d’insecte continue et monotone (sauterelle verte) ; les notes sont bien détachées, de sonorité métallique et aiguë. Ce chant fait également penser au cliquetis d’une bicyclette en roue libre (XC 321380, Krzysztof Deoniziak)
La puissance est moyenne et il est souvent difficile de situer l’oiseau chanteur.
On se gardera de confondre ce chant avec celui de la Locustelle luscinioïde, très proche.
On retiendra donc les notes bien détachées et le rythme plus lent que chez la Luscinioïde.
Cachée dans la roselière mixte ou le buisson dense cette locustelle est difficile à localiser car elle tourne régulièrement la tête, modifiant ainsi ses émissions sonores.
Cycle du chant
− Cycle annuel : il s’agit d’une espèce migratrice dont les premiers arrivants sont notés dans la première quinzaine d’avril :
− Cycle journalier : cette locustelle chante de jour comme de nuit quand elle est réellement cantonnée, sinon elle se limite à l’aube et en matinée.
Les cris de la Locustelle tachetée
La Locustelle tachetée semble être avare en cris mais on note des différences d’un individu à un autre dans le timbre. Le cri de contact est un « psvitt » perçant (XC 243741, Rob van Bemmelen) mais on connaît aussi un « tic » proche du Rougegorge familier ; on note également des séries de « tec tec tec tec tec » secs et durs dans les situations d’alarme (XC 089634, Nils Agster)
Remarques
Il n’est pas rare que la femelle réponde au mâle pendant les parades nuptiales.
Les migrateurs de première année exécutent un chant qui n’est pas encore cristallisé avec de petites variations de fréquences entre les notes ; ce chant va se stabiliser dans les semaines suivantes et présenter alors une étonnante régularité.
Le coin de l’expert
Dans un enregistrement effectué en Pologne on peut entendre des strophes de durée variable (3 à 12’’) sur une cadence de 26 notes par seconde ; chaque note est en fait constituée de 2 éléments que seul le sonogramme fait apparaître.
Dans l’ouest de la France, un enregistrement de 2’30’’ compte 7 strophes dont la durée va de 7’’ à 25’’ ; la cadence est ici de 27 doubles-notes à la seconde.
Dans tous les cas de figure on reste sur des fréquences comprises entre 5.5 et 8 kHz.
Les études sur le chant de l’espèce fixent la cadence à une moyenne de 26 doubles-notes par seconde, avec des extrêmes individuels à 22 et 31.
Quant à la durée des séquences elles sont très variables : le record concerne un chanteur du Luxembourg qui a tenu la note durant 110 minutes !
Une étude a évalué la durée des strophes à 27’’ en moyenne dans la journée (2’’/98’’) et 4’30’’ (1’/13’) la nuit.
Où écouter la Locustelle tachetée en Isère ?
− Altitude : essentiellement localisée en plaine (plus de 95% des observations) ; mais un chanteur a été noté le 11 mai 1977 à 1600m près de Clavans dans une haie de noisetiers (barycentre : 300m) ;
− Milieu : cette espèce habite les prairies humides et les cariçaies avec buissons clairsemés, mais aussi les milieux secs en voie de fermeture ; la présence de l’eau ne lui est pas indispensable ;
− Localisation : peu fréquente en Isère la locustelle tachetée peut être observé dans la vallée de l’Isère (marais de Montfort, Crolles) ou dans le nord du département en Isle Crémieu par exemple.