Chevêche d’Athéna
Athene noctua
« On a parfois baptisé la Chouette chevêche « huchet », mot issu du verbe hucher (appeler en sifflant) … L’un des anciens noms scientifiques de l’oiseau était Carine noctua, issu du grec karinè (pleureuse à gages), allusion à ses nombreuses manifestations vocales … »
Pierre GABARD « L’étymologie des noms d’oiseaux » Belin, 2003
Description du chant
La chevêche d’Athéna possède un riche éventail de productions sonores et, pendant la période nuptiale, on peut entendre le chant mais aussi des cris divers et variés, dont la signification n’est pas toujours bien établie.
Le chant du mâle est un « hou-ou » doux et traînant, plutôt grave, montant légèrement à la fin et qui lui donne une note interrogative (XC 077545 et XC 077546, Jacques Prévost). Ce chant est répété toutes les 5 à 10 secondes pendant la période des amours. De longues séquences s’égrènent ainsi dans la campagne qui plonge doucement dans la nuit avec les répons de mâles lointains qui, parfois, prennent d’autres formes sonores comme des « houî-houî » excités et rapides (XC 329983, Lars Lachman).
On peut entendre également les échanges entre les deux partenaires du couple (XC 178261, Bernard Bousquet et XC 135729, Fernand Deroussen)
Cycle du chant
− Cycle annuel : il s’agit d’une espèce sédentaire qui s’exprime par le chant dès le mois de janvier (voire décembre) mais surtout en mars-avril, et encore un peu en mai ;
− Cycle journalier : la chevêche s’annonce dès la tombée de la nuit mais il arrive qu’on l’entende aussi en journée.
Les cris de la Chevêche d’Athéna
Le « HandBook » propose, outre le chant proprement dit, 10 productions sonores ayant chacune une fonction assez bien identifiée. Le cri le plus émis au cours de l’année est le « houî-iou », sorte de jappement plaintif lancé par le mâle et la femelle dans une forme de dialogue (XC 306718, Jordi Calvet). On peut entendre aussi des cris d’alarme aigus (XC 264351, Marco Preziosi) qui peuvent se transcrire ainsi « ki-ki-ki-ki »
Remarques
La femelle chante également mais avec une expression plus nasillarde et plus aiguë.
On compare souvent les appels de la chevêche à ceux des oedicnèmes criards ou des courlis cendrés.
Le coin de l’expert
Le chant est lancé dans des séries de 4 à 10 unités sonores en général, mais qui peuvent être plus longues (jusqu’à 60), avec de 2 à 11’’ d’écart entre unités.
L’analyse d’un chant représenté par le sonogramme ci-dessous montre une fréquence d’émission toutes les 6 secondes environ.
Où écouter la Chevêche en Isère ?
− Altitude : la chevêche se cantonne aux basses altitudes et la totalité des observations sont effectuées sous la cote 1000 (barycentre altitudinal : 350m) ;
− Un record : un oiseau chante au-dessus de Claix (950m), le 28 juin 2011 ;
− Milieu : secteurs ouverts, bocagers avec haies et vergers, prairies pâturées ; la présence de vieux arbres creux est nécessaire à cette petite chouette qui pourra y installer sa ponte ; localement, l’installation de nichoirs permet de combler l’absence de ces sites de nidification ;
− Localisation : les sites les plus propices à son observation se trouvent dans la vallée de l’Isère (Moirans, Vourey par ex.) ou du Drac (Vif), ou bien encore sur les bordures de la plaine de Bièvre. Mais on peut l’écouter aussi dans le Nord-Isère entre Bourgoin-Jallieu et Crémieu par exemple, pour peu qu’on choisisse un milieu favorable à l’espèce.